Les commères
« à la considération mielleuse des imbéciles
Préfère encore
La haine de ton ennemi,,, » (Pierre MANGAVILLANO)
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Les commères
Dites-donc, les commères,
Arrêtez-vous un peu...
Votre langue est amère,
Vos sourires mielleux,
S'il vous plaît, mes commères,
Approchez-vous, un peu,
Ne soyez pas si fières
Et levez donc vos yeux :
Mais oui, c'est l'ami Pierre,
Et je vous parle un peu !
Aujourd'hui pour vous plaire,
Pour combler tous vos vœux,
J'ai quelque chose à faire,
A vous faire une aveu !
Venez donc mes commères
Et souriez un peu !
Vous parliez sans manière
De mon chien, de mes yeux,
Mes chagrins, mes misères,
De mon coin de ciel bleu;
Et d'un air malheureux
En jouant des paupières,
Vous gémissiez, un peu,,,
Venez vite, commères,
Écoutez mon aveu
Qu'à coups de langues amères
Vous cracherez sous,
Sous les portes-cochères
Comme un fiel venimeux,,,
Sifflez donc, les commères !
Cet aveu monstrueux,
Oserez-vous le taire ?
L'ami Pierre est heureux !
Pierre MANGAVILLANO, poète provençal.