Né à Limoges en 1841, il travaille dès 14 ans comme apprenti chez un décorateur de porcelaine. Vers 1858, il devient peintre en éventails, puis de stores. Il se paie lui-même l'Ecole des Beaux-Arts en 1862, où il fréquente comme Monet et Sisley l'atelier de Gleyre, peintre académique.
Préférant le naturel, il va peindre sur le motif avec ses amis en forêt de Fontainebleau, où il rencontre Diaz, qui lui conseille d'éclaircir sa palette. Ses premiers tableaux sont proches de ceux de Courbet et de Manet.
C'est en compagnie de Monet, près de Bougival, qu'il découvre que, pour rendre les effets de la lumière sur l'eau, il est intéressant de procéder par touches fragmentées de couleurs variées. C'est ce qui deviendra la technique de l'impressionnisme.
Renoir, comme Monet, est l'objet des sarcasmes des critiques. Une de ses toiles, La Baigneuse au griffon, est cependant acceptée au salon de 1870.
En 1873, il peint aux côtes de Monet La Seine à Argenteuil ; en 1874, La Loge, en 1875, le Chemin montant à travers les herbes, en 1876 Le Bal du Moulin de la Galette, où les formes sont en quelque sorte pulvérisées en parcelles de lumière, et en 1881 le célèbre Déjeuner des Canotiers.
Il fait alors un voyage en Italie où il découvre Raphaël, Véronèse et Tiepolo. Peignant au retour à L'Estaque en compagnie de Cézanne, il adopte des coloris plus violents, et renie sa période impressionniste pour revenir au dessin, ce qui se voit bien dans Les Grandes baigneuses (1884-1887).
Renoir connaît le succès grâce à ce retour au trait et au nu, mais il veut faire la synthèse du dessin et de la vie dans son ruissellement de lumière : c'est pourquoi il essaie d'autres techniques : filaments tortueux et colorés de ses Jeunes filles au bord de la mer (1894), formes sculpturales de ses dernières Baigneuses (1918-1919).
Quoique à moitié paralysé, il produit jusqu'à la fin, s'initiant même à la sculpture, et rencontre le plus grand succès dans toute l'Europe. Il meurt en 1919.