Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 4 Mar - 14:55
JE NE SAIS POURQUOI
Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
Mouette à l'essor mélancolique, Elle suit la vague, ma pensée, À tous les vents du ciel balancée, Et biaisant quand la marée oblique Mouette à l'essor mélancolique.
Ivre de soleil Et de liberté, Un instinct la guide à travers cette immensité. La brise d'été Sur le flot vermeil Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.
Parfois si tristement elle crie Qu'elle alarme au loin le pilote, Puis au gré du vent se livre et flotte Et plonge, et l'aile toute meurtrie Revole, et puis si tristement crie !
Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
VERLAINE
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 4 Mar - 15:53
Merci Lem, Paul Eluard est l'un de mes préférés Admin merci également pour cette évasion poétique.
Lem Esthète
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Réputation : 53 Inscrit le : 13/01/2011
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 4 Mar - 17:41
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 4 Mar - 17:54
De rien Orfella, de rien Lem, je n'ai fais que reprendre les beaux mots de Verlaine.
Invité Invité
Sujet: Elsa au miroir Mar 6 Mar - 12:44
Bonjour à tous et à toutes
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Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 6 Mar - 13:46
Très beau Orfella.
De plus, en parallèle, j'entends la voix cuivrée de Jean Ferrat chantant les poèmes d'Aragon...
Merci.
Sameera16 Fée
Localisation : AlgerRéputation : 0 Inscrit le : 02/02/2009
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 6 Mar - 16:51
Pour Lem:Liberté
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J’écris ton nom
Sur les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom
Sur chaque bouffées d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes raisons réunies J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J’écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté
Paul Eluard
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 6 Mar - 17:24
Merci Sameera16.
Liberté, j'écris et je crie ton nom !
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 6 Mar - 17:32
Très beau, merci SAMEERA
Le monde tu
Il est des jours où le déluge est si grand qu'on ne sait plus comment pleurer sa rage, et que ça voudrait griffer, rugir, frapper, se jeter dans un lit d'orties plutôt que de veiller l'incompréhension, le mutisme et l'absence.
Se coller au zinc des souvenirs, se réchauffer à bord des images, dans l'ombre fugitive des réverbères.
Éprouver encore quelque chose pour demain. Avec la promesse de pas finir.
Mais voilà, rien qui ne vient en cette nuit si pâle. J'ai beau cherché l'éclaircie, aussi mince soit-elle, retourné les mots, les disséquer, leur donner un autre sens, les traduire dans un autre langage, ils reviennent toujours vers leur forme première, comme une vague engluée de glace qui vous plaque contre le sol, vous crispant le cœur et les os.
...Un gouffre à franchir sous les étoiles.Un enfant qui pleure au fond du ventre...un soir de soi sans d'autre attente que de passer la nuit.
Alors, voilà...juste se taire. Ne plus parler.
Ne plus écrire. Tolérer d'être vaine. Accepter de finir. Endurer la sécheresse du vivre.
S'accouder au balcon et regarder passer les chats errants, sans plus de prétention que le vide.
Sécher les mots, froisser les larmes. Peser ses années, ses siècles d'humain et être léger comme trois fois rien. Pas plus qu'une alouette, pas moins qu'une femme.
A graver son vol sur l'aile cristalline des nuits.
Gommer l'histoire. Juste une seconde, se la raconter sans...
Revenir à l'instant d'avant. Quand le jour était encore debout, nos âmes étreintes, nos papillons encore capables de voler.
Suturer la plaie avec ce qui nous reste de sève.
Dérouler le temps comme déplier une lettre jusqu'en son commencement, saisir le sort des humbles, avouer le malentendu et adopter la solitude seul et vrai visage au bout de nos laisses.
Défroisser l'absence. Entailler l'entaille. Soumettre l'espoir. Déchirer le rêve.
Alors...voilà. Juste se taire et arrêter la course. S'extraire de la route pour enterrer le voyage. Penser aux trains partis sans nous. Aux fausses manœuvres des vrais exils. Il y a des jours où c'est la gorge gonflée de pluie que l'on se porte dans les eaux mortes du vivre.
Des jours où l'on a beau se dire que c'est ainsi. Que ça arrive à d'autres, à tous, peut-être et certains tellement moins vernis. Qu'on y survit un point c'est tout.
On a beau se le dire oui, mais c'est là pourtant et ça vous prend de partout, la rage, la colère, l'amertume, le sang, les cris, les larmes, les morsures. Ça vous prend et vous n'êtes plus sûr que ça vous rendra un jour.Alors, oui...juste se taire et s'accrocher en soi, parce qu'il n' y a plus que ça.
Soi.
Soi pour ressource et certitude. Exil et refuge.
Soi pour moyen, soi pour fin.
Soi la terre et le toit rejoint de nos blessures.
La nuit se clôt. Le silence guette. Les ombres règnent.
Ça et là quelques pas font encore larsen dans le mutisme du monde tu.
Agnès Chêne, tous droits réservés.
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 6 Mar - 17:42
"Ça et là quelques pas font encore larsen dans le mutisme du monde tu."
Comme un silence sonore déchiré par un cri muet...
Merci Orfella.
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 10 Mar - 10:48
De la poésie amie :
Transparence
j’ai regardé la mer, entendu son long souffle
se perdre dans l’immensité,
comme un regard qui se plaint,
qui n’appartient plus qu’au passé.
des enfants joyeux sur le rivage,
partaient à l’assaut du temps en fuite,
l’air doux ravissait l’instant
et la lumière embellissait l’image.
le vent rabattait l’écume des vagues
dans le couloir étroit d’un songe,
je voyais la mort se pencher doucement
là où il n’y a plus de saison.
un vol de passereaux, au loin, cueillait l’horizon,
ils avaient des silences d’où jaillissait l’adieu,
et des soleils éphémères où se perdait le jour.
j’ai regardé la mer, son infinie solitude
s’accrocher au rivage, aux roches désunies
qu’un ciel vide berçait.
Thierry Demercastel ( tous droits réservés)
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 10 Mar - 19:35
Merci Orfella. Décidément, tu as une âme de poète !
Quand la mer nage sur le sable en prenant un bain de soleil, quand l'homme regarde sans voir avec son regard perçant, l'horizon loin teint le ciel de son ombre invisible...
De qui est cette belle phrase ? Allez, les jeux sont tous verts...
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 10 Mar - 23:49
C'est un peu vague, peux-tu nous préciser si c 'est une prose ou autre ?
Un essai, Prévert ?
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 11 Mar - 13:14
C'est un peu vague ?
Tu ne crois pas si bien dire puisqu'il s'agit de... mer.
C'est une prose à l'essai.
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 13 Mar - 10:33
Fuite en Sologne
Au poète Mérante
I
Ami, viens me rejoindre. Les bois sont innocents. Il est bon de voir poindre L'aube des paysans.
Paris, morne et farouche, Pousse des hurlements Et se tord sous la douche Des noirs événements.
Il revient, loi sinistre, Étrange état normal ! A l'ennui par le cuistre Et par le monstre au mal.
II
J'ai fui ; viens. C'est dans l'ombre Que nous nous réchauffons. J'habite un pays sombre Plein de rêves profonds.
Les récits de grand-mère Et les signes de croix Ont mis une chimère Charmante, dans les bois.
Ici, sous chaque porte, S'assied le fabliau, Nain du foyer qui porte Perruque in-folio.
L'elfe dans les nymphées Fait tourner ses fuseaux ; Ici l'on a des fées Comme ailleurs des oiseaux.
Le conte, aimé des chaumes, Trouve au bord des chemins, Parfois, un nid de gnomes Qu'il prend dans ses deux mains.
Les follets sont des drôles Pétris d'ombre et d'azur Qui font aux creux des saules Un flamboiement obscur.
Le faune aux doigts d'écorce Rapproche par moments Sous la table au pied torse Les genoux des amants.
Le soir un lutin cogne Aux plafonds des manoirs ; Les étangs de Sologne Sont de pâles miroirs.
Les nénuphars des berges Me regardent la nuit ; Les fleurs semblent des vierges ; L'âme des choses luit.
III
Cette bruyère est douce ; Ici le ciel est bleu, L'homme vit, le blé pousse Dans la bonté de Dieu.
J'habite sous les chênes Frémissants et calmants ; L'air est tiède, et les plaines Sont des rayonnements.
Je me suis fait un gîte D'arbres, sourds à nos pas ; Ce que le vent agite, L'homme ne l'émeut pas.
Le matin, je sommeille Confusément encor. L'aube arrive vermeille Dans une gloire d'or.
- Ami, dit la ramée, Il fait jour maintenant. - Une mouche enfermée M'éveille en bourdonnant.
IV
Viens, loin des catastrophes, Mêler sous nos berceaux Le frisson de tes strophes Au tremblement des eaux.
Viens, l'étang solitaire Est un poème aussi. Les lacs ont le mystère, Nos coeurs ont le souci.
Tout comme l'hirondelle, La stance quelquefois Aime à mouiller son aile Dans la mare des bois.
C'est, la tête inondée Des pleurs de la forêt, Que souvent le spondée A Virgile apparaît.
C'est des sources, des îles, Du hêtre et du glaïeul Que sort ce tas d'idylles Dont Tityre est l'aïeul.
Segrais, chez Pan son hôte, Fit un livre serein Où la grenouille saute Du sonnet au quatrain.
Pendant qu'en sa nacelle Racan chantait Babet, Du bec de la sarcelle Une rime tombait.
Moi, ce serait ma joie D'errer dans la fraîcheur D'une églogue où l'on voie Fuir le martin-pêcheur.
L'ode même, superbe, Jamais ne renia Toute cette grande herbe Où rit Titania.
Ami, l'étang révèle Et mêle, brin à brin, Une flore nouvelle Au vieil alexandrin.
Le style se retrempe Lorsque nous le plongeons Dans cette eau sombre où rampe Un esprit sous les joncs.
Viens, pour peu que tu veuilles Voir croître dans ton vers La sphaigne aux larges feuilles Et les grands roseaux verts.
Victor Hugo
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 13 Mar - 19:09
"Un poète est un monde enfermé dans un homme" V.HUGO Que dire de plus ?
Invité Invité
Sujet: Les contreverses Jeu 15 Mar - 8:09
Perse
Les mots se percent, se déversent sur moi et me renversent.
mes vœux averses, se versent en pluie à l’inverse. Ainsi, je traverse perse et je vis toute ma controverse.
Je converse seule ou verse aux tierces et je déverse ce qui me bouleverse pendant que l’adverse transperce mon erse perlée perse.
S’abiment mes transverses et se disperse mon esprit, renverse mes idées. Maintenant c 'est en perse, que je terse !
Fialyne H Olivès
Croque
Crocodile
Très habile
De tes blancs crocs
Je suis accro
Croque croco
Croque-Dame
Croque croco
Tes dents aigües
Limées, pointues
Croque-Monsieur
Tartare cru
Coquin, malin
Fin sous tes crocs
Filent les mots
Croque, craque
Ces vers en vrac.
Fialyne H Olivès
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 15 Mar - 12:41
1er poème : J'observe l'obverse d'une médaille...
2ème poème : Cric-crac... j'ai croqué ces vers.
Merci.
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 17 Mar - 21:52
Tatouage
Vois-tu, chaque jour je me rends compte. Telle une étoile perdue, les tempêtes j’affronte En petit bout de mer qui recherche son port, Lointaine nature brillant sous les sorts Mais Il m'a vue et mon errance eut un passeport.
J’ai trouvé un abri dans le fond de ses yeux De celui qui abrite et je m’abrite sous ses cieux. Contre ma peur nul n’en sera un heureux vainqueur Dieu -seigneur m’a offert l’agréable lueur. Du non-voyant qui ne voit et n’agit que par sa grâce.
De mes peines, je m’enfuis, il écrira d’autres pages Buvard de mes larmes, il apaisera mes sanglots Vois tu, chaque jour, mon espoir s’élève plus haut, Chasse les brumes et les regards en otage En mon âme ne tiendra plus nul tatouage.
Fialyne H Olivès
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 18 Mar - 11:24
Que de métaphores !
C'est méga fort, vraiment...
Merci.
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 18 Mar - 11:55
Merci de lire Fialyne H Olivès. Elle n'a que les mots pour exister. Elle écrit surtout pour son père qui n'avait pas quitté l'Algérie, décédé sur son sol avec le sourire de voir l'Algérie Indépendante. Elle a écrit un témoignage de l'histoire de cette famille franco-espagnole sur le sol Algérien avant et après l'indépendance.
Lem Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 19 Mar - 12:26
Merci Ayalée. La poésie... lisse l'âme.
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 19 Mar - 14:11
Le tonneau de la haine
La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes ; La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts A beau précipiter dans ses ténèbres vides De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts,
Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes, Par où fuiraient mille ans de sueurs et d'efforts, Quand même elle saurait ranimer ses victimes, Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.
La Haine est un ivrogne au fond d'une taverne, Qui sent toujours la soif naître de la liqueur Et se multiplier comme l'hydre de Lerne.
- Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur, Et la Haine est vouée à ce sort lamentable De ne pouvoir jamais s'endormir sous la table.
Charles Baudelaire
Invité Invité
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 20 Mar - 22:41
Poème de René-François Sully Prudhomme :
Les yeux
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ; Ils dorment au fond des tombeaux Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours Ont enchanté des yeux sans nombre ; Les étoiles brillent toujours Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard, Non, non, cela n'est pas possible ! Ils se sont tournés quelque part Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants, Nous quittent, mais au ciel demeurent, Les prunelles ont leurs couchants, Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Ouverts à quelque immense aurore, De l'autre côté des tombeaux Les yeux qu'on ferme voient encore.
Sameera16 Fée
Localisation : AlgerRéputation : 0 Inscrit le : 02/02/2009
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 21 Mar - 12:46
Merci ORFELLA
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement