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 Mohammed Harbi et le 5 juillet 1962

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MessageSujet: Mohammed Harbi et le 5 juillet 1962   Mohammed Harbi et le 5 juillet 1962 EmptyMar 6 Juil - 1:50

«L’Algérie est un pays frustré d’une expérience nationale populaire»
Les peuples qui ont mal à leur histoire, dont l’identité a été brouillée par les schématismes et les manichéismes d’inspiration idéologique, comme le nôtre, ont besoin des historiens. Pas de ceux qui n’ont d’historien que le titre et de savoir que les directives des pouvoirs politiques. Non ! Ceux-là sont pires que le mal !

Mais des historiens qui se sont fixé pour mission le sacerdoce de la vérité, soucieux de la trouver et de la transmettre, quoi qu’elle bouleverse, et quoi qu’elle coûte. Mohammed Harbi est de ceux-là. Il en est même un pionnier. Un défricheur. Aujourd’hui ses travaux sur l’histoire du mouvement national et celle du FLN font autorité dans le monde entier. Ils ont ouvert la voie à une approche plus froide, moins passionnelle, plus décomplexée, du fait nationaliste mais aussi à l’étude sereine autant que faire se peut de la colonisation et de la décolonisation. Il montre aux jeunes historiens comment on peut analyser le comportement des colonisateurs sans diaboliser quiconque et le combat des colonisés sans idéaliser personne. Chercher du sens, froidement, sereinement, philosophiquement, en toute situation, c’est le credo de l’historien conscient de l’importance de ses responsabilités éthiques et de la noblesse de sa démarche intellectuelle. Quand il est arrivé, Mohammed Harbi a trouvé l’histoire dans un état quasi caricatural. Du côté algérien, celui qui nous intéresse d’abord, l’histoire du mouvement national se résumait à la glorification des actes libérateurs et à l’héroïsation facile des acteurs de la résistance dans une espèce d’épopée qui ressemble plus à un conte qu’à une histoire écrite par des hommes. Le travail de Mohammed Harbi sur la déconstruction des mythes qui tenaient lieu d’histoire du FLN est comme une sécularisation d’un récit à dessein sacralisé, culminant dans la mystique. On sait que le fait d’histoire oint de légende acquiert comme une impalpabilité religieuse qui le rend commode pour l’usage manipulatoire. Mohammed Harbi a été novateur dans ce travail de désacralisation. Il a commencé par dépouiller le récit national des guirlandes de l’imagination et de l’exaltation romantique pour lui faire recouvrer les traits et les contradictions des hommes happés par les circonstances du réel pour les jeter dans la tourmente d’un combat décisif pour le destin de l’Algérie. Que ces hommes et ces femmes aient agi ou pas agi dans le contexte de libération nationale avec tout ce que leurs origines sociales, culturelles, régionales, mais aussi leurs intérêts leur permettaient et leur dictaient est une évidence qui ne saurait masquer l’uniformisation factice qu’on a voulu imprimer à l’histoire. Mohammed Harbi a comme fermé, si j’ose la parabole, un musée du moudjahid où seraient exposés des faits de gloire divins, indiscutables, et des images d’hommes pétrifiées dans une sorte de sainteté impossible pour qui ferraille avec les assauts d’une révolution pour ouvrir un grand livre d’interrogations, rempli des chicanes empruntées par les parcours individuels et des comportements issus de déterminismes divers. Impossible, en un mot, d’avoir un front d’anges d’un côté et, en face, un autre de démons, toutes les causes ne se valant pas par ailleurs. Son audace à démanteler les statues au pied d’argile pour planter à leur place les nécessités et les exigences des sciences sociales demandait de la transcendance. On imagine le travail sur soi qui lui fallut pour s’extraire de sa passion d’acteur au profit de sa conscience d’historien inaugurant une approche apaisée et décolonisée du mouvement dont il a fait partie et auquel il reste fidèle. En effet, c’est par esprit de résistance que le jeune Mohammed Harbi conçoit d’entrée son immersion dans la lutte pour la libération nationale. Sa fidélité à l’esprit de la résistance, et pas n’importe laquelle, celle façonnée par une conscience politique de gauche, marque non seulement son itinéraire mais également sa réflexion et son travail d’historien qui le pousse, dans les pires des blocages, à chercher des issues révolutionnaires. Résistant, et de gauche, il a, en dépit ou à cause de cette appartenance revendiquée et assumée, toujours eu à cœur de privilégier la vérité. Mohammed Harbi a adhéré au PPA à l’âge de 15 ans. Né le 16 juin 1933 à El-Harrouch (Skikda), il est tombé dans le nationalisme très jeune. Depuis, son parcours le mènera à diverses responsabilités au sein du FLN et du GPRA mais aussi en prison, en résidence surveillée puis en exil. En 1954, il est secrétaire général de l’Association des étudiants nord-africains. En 1957, il est membre de la direction de la Fédération de France du FLN. En 1959- 1960, il est directeur du cabinet civil du ministre des Forces armées. Ambassadeur en Guinée en 1961, il participe en mai de cette année-là en tant qu’expert aux premières négociations des accords d’Evian. De septembre 1961 à octobre 1962, Mohammed Harbi est secrétaire général au ministère des Affaires extérieures puis d’avril 1963 à 1965, conseiller spécial à la présidence de la République. Il dirigea l’hebdomadaire Révolution africaine de 1963 à 1964. Il est arrêté pour cause de fondation, avec d’autres, de l’Organisation de la résistance populaire (ORP), opposée au coup d’Etat de Boumediène du 19 juin 1965. Détenu pendant cinq ans sans jugement, il va de prison en résidence surveillée. En 1973, il est exilé en France et commence à publier des livres qui vont modifier progressivement l’angle d’appréhension de l’histoire du FLN et ouvrir des possibilités insoupçonnées aux jeunes chercheurs. Mohammed Harbi est l’auteur de nombreux ouvrages dont les principaux sont : Aux origines du FLN. Le populisme révolutionnaire en Algérie (Christian Bourgois, 1975), Le FLN, mirage et réalités. Des origines à la prise de pouvoir (1945-1962), (Editions Jeune Afrique, Paris 1980 et Naqd-Enal Alger en 1983), Les archives de la Révolution algérienne (Editions Jeune Afrique, 1981), La guerre commence en Algérie (Editions Complexe Bruxelles, 1984), L’Algérie et son destin. Croyants ou citoyens (Arcantère, Paris, 1992). Il a publié un livre de mémoires politiques : Une vie debout (La découverte, 2001). Ce qui frappe chez cet intellectuel et ce chercheur d’expérience, c’est sa simplicité et son écoute des autres. Il confirme qu’un des signes renversés de la grandeur, c’est l’humilité devant autrui, quel qu’il soit. Discuter avec lui est une leçon de méthode. Mohammed Harbi n’avance jamais rien s’il n’en détient pas des documents consultables.
A. M.
Interview réalisée par Arezki Metref

Le Soir d’Algérie : Nous sommes le 5 juillet, anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie. Celle-ci devait survenir le 3 et non le 5 juillet 1962. Qui a pris la décision du report de deux jours et pourquoi ?
Mohammed Harbi : Cette décision a émergé dans les conditions de la crise du FLN au cours de l’été 1962. Rappelons le contexte en nous appuyant sur la chronologie des faits. Conformément aux accords d’Evian, le vote d’autodétermination eut lieu le 1er juillet. Le président de la République française, le général de Gaulle, proclama le 3 juillet à 10h30 l’indépendance de l’Algérie pendant qu’à Alger le haut commissaire français Christian Fouchet transmettait ses pouvoirs à l’exécutif provisoire, seul organisme légalement reconnu par la France. Ce même jour, c’est-à-dire le 3 juillet 1962, le GPRA, signataire des accords d’Evian, s’installe à Alger après avoir été accueilli par le colonel Mohand Oulhadj et le commandant Azzedine Zerari. Ben Bella et Khider ne sont pas rentrés avec leurs collègues du gouvernement et les chefs de la Wilaya IV n’étaient pas à l’aéroport pour recevoir le GPRA. L’indépendance fut célébrée officiellement à Alger dans une atmosphère d’ivresse générale le 5 juillet et dura plusieurs jours. L’initiative revient au GPRA et à ses partisans. Une cérémonie fut organisée à Sidi-Fredj, là où ont débarqué les troupes françaises. Le geste avait un caractère symbolique. Pour l’historien soucieux de vérité, ni Ben Bella ni Khider n’étaient à ce moment présents en Algérie. Le 5, Ben Bella était au Caire. Il est rentré en Algérie dans la nuit du 10 juillet en passant par Maghnia avant de se rendre à Tlemcen. Son gouvernement, formé le 20 septembre, a consacré le 5 juillet fête officielle. La décision initiale ne lui appartenait pas. Opposant au GPRA, il ne l’avait pas contestée comme cela a été le cas pour d’autres initiatives. Il a considéré, comme l’ensemble de la résistance à cette époque, que le choix de la date du 5 juillet rachetait l’honneur de l’Algérie terni par la capitulation du dey et de la caste ottomane qui gouvernait le pays...

source : Le Soir d'Algérie
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MessageSujet: Re: Mohammed Harbi et le 5 juillet 1962   Mohammed Harbi et le 5 juillet 1962 EmptyMer 7 Juil - 1:55

Une lumière semble-t-il ce Mohammed Harbi!
pour vu qu'il transmette ses enseignement aux générations futures d'historien (et autres intellectuels).
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Mohammed Harbi et le 5 juillet 1962
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