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 Le théâtre de Kateb et de Camus

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MessageSujet: Le théâtre de Kateb et de Camus   Le théâtre de Kateb et de Camus EmptySam 14 Mai - 1:18

Le théâtre de Kateb et de Camus

Les deux hommes conçoivent le théâtre comme militant et comme retour à l’authenticité : il est le meilleur moyen de clamer leurs idées et leur révolte. Genre de prédilection de Kateb parce qu’il permet de rendre visible la cruauté des hommes en la mettant en scène, il est pour Camus l’occasion d’assouvir sa passion des gestes et de l’action collective : il le ressent comme un refuge.

Pour Kateb Yacine

La scène est un cercle qui peut se faire prison, piège… D’où l’image récurrente du cercle dans le théâtre de Kateb Yacine (le Cercle des Représailles, le Cadavre encerclé). Le théâtre permet de retrouver les racines du peuple asservi. « Dans le théâtre, le verbe poétique trouve son public et il se matérialise […]. Ce n’est plus l’abstraction désespérante d’une poésie repliée sur elle-même, réduite à l’impuissance, mais tout à fait le contraire » (« Pourquoi j’ai écrit le Cadavre encerclé. Paris, France-Observateur, 02.02.1958).

Le Cadavre encerclé a été publié dans la revue Esprit en 1955. Centrée sur la lutte coloniale, la pièce présente les événements de mai 1945 autour de deux pôles : l’amour d’une femme et l’amour de la révolution. Le lecteur est projeté dans la violence d’une insurrection et d’une répression sans merci. Une voix, celle de Lakhdar, clame du seuil de la mort l’horreur d’une oppression séculaire : « dans ce pays de malheur tous les dix ans le sang coule » (p. 22-23). Lakhdar est un homme confronté aux figures de son hérédité, à l’incompréhension des siens, à l’hostilité de l’ennemi. Cinq monologues forment la plainte du « dragon foudroyé rassemblant ses forces » et sondant la blessure de son « corps écrasé, mutilé, brisé, fusillé, poignardé, crucifié ». La tragédie se noue autour de l’enchevêtrement spiralaire des motifs katébiens :

* la généalogie brisée
* l’intrusion étrangère
* la lutte politique
* l’amour impossible
* la mort subie, ou souhaitée, sublimée dans le sacrifice

La pièce a été montée par Jean-Marie SERREAU en 1958 à Bruxelles, puis au TNP à Paris, dans un contexte difficile. Pour le metteur en scène, « la tragédie de Lakhdar est celle de l’homme algérien dont les blessures sont immémoriales et confondues dans le temps, et qui n’en finit pas de se chercher à travers un monde en révolution »

La pièce a été montée par Jean-Marie SERREAU en 1958 à Bruxelles, puis au TNP à Paris, dans un contexte difficile. Pour le metteur en scène, « la tragédie de Lakhdar est celle de l’homme algérien dont les blessures sont immémoriales et confondues dans le temps, et qui n’en finit pas de se chercher à travers un monde en révolution »

« Ici c’est la rue des Vandales […]. Ici je suis né. Ici je rampe avec la même blessure ombilicale qu’il n’est plus temps de recoudre […]. Ici est la rue de Nedjma, la seule artère où je veux rendre l’âme.» (p. 17 et 18)
« Je ressens mieux l’oppression universelle
Maintenant que le moindre mot pèse plus qu’une larme
Je vois ce pays et je vois qu’il est pauvre
Je vois qu’il est plein d’hommes décapités
Et ces hommes je les rencontre un à un dans ma tête
Car ils sont devant nous et le temps nous manque pour les suivre » (p. 59-60)
Le Cercle des Représailles (1959)

Ensemble formé de trois pièces écrites en marge de Nedjma (tragédie, satire, drame épique) et d’un appendice poétique (Le Vautour), variations autour d’un même noyau mythique interprété différemment selon la situation des récitants. C’est, sous des formes différentes, le même drame dont les données symboliques et mythiques sont condensées dans Le Vautour.
Kateb Yacine y fait éclater la violence contenue de la voix des femmes et le lamento d’une parole féminine en souffrance.

Poudre d’intelligence

Cette pièce est la version grimaçante du Cadavre encerclé et s’inscrit dans la reconquête du patrimoine culturel algérien : la tradition orale des récits de Djeha, le conteur facétieux.
Le bouffon « éveilleur de conscience » est nommé par l’auteur « Nuage de fumée », poète perturbateur dont le verbe doit libérer le peuple aveuglé sur ses conditions d’existence.

Nuage de Fumée, par son humour et sa parole subversive, dérange l’ordre établi sans pouvoir le transformer. Le bouffon révèle, dévoile mais n’agit pas et mesure sa propre aliénation.

« Moi aussi je retourne à ma condition et je confesse que je me suis conduit comme un âne. Je me suis laissé prendre à la paille dorée du sultan […]. Mais je commence à comprendre. Oui je comprends que l’or du sultan doit servir contre lui. » (p. 83)

Cette pièce interroge sur le rôle de l’intellectuel, sur ses rapports au pouvoir et au peuple, sur les formes d’une parole mobilisatrice. Kateb Yacine introduit une nouvelle image, celle du Vautour : Ali, le fils de Lakhdar et Nedjma, recueilli par des nomades, confie au coryphée un souvenir d’enfance : « il n’y a pas si longtemps m’a offert un petit vautour capturé vivant […]. Il serait mort étranglé si je n’avais lâché la corde […] évidemment je libérai l’oiseau […] j’aurais voulu moi-même être libre. Quelle fut ma perplexité le lendemain et les jours suivants lorsque je le revis qui tournoyait dans les parages. Sa présence obstinée semblait me convier au voyage. » (p. 115).
On retrouve deux points essentiels à l’écriture katébienne : le retour des mêmes personnages et la fiction où l’histoire théâtrale est nourrie de ses expériences personnelles, comme par exemple au sujet d’un petit vautour que sa mère lui avait donné.
Ali, le fils de Lakhdar explique : « Je m’aperçus un jour que j’avais quitté ma mère. D’ailleurs, elle vivait à la belle étoile, sombrait dans la magie. Déjà elle me croyait mort. Dans son monde fantomatique, j’étais un revenant de plus. Donc, j’avais déserté le ravin de la femme sauvage, et je suivais la direction indiquée par Son Altesse le vautour », forme métaphorique rappelant son expérience après les événements de Sétif.

Les Ancêtres redoublent de férocité

Cette pièce met en scène le duel du Vautour qui fait planer sur le présent les exigences de l’ancêtre clanique, et la révolte de la Femme Sauvage. Nedjma, endeuillée, murée dans sa douleur, envahie de rage et de fureur, a pris les traits de la Femme Sauvage : emblème de l’Algérie, de la nation à naître, elle résiste à la loi du clan, à l’ordre ancien.
Des poèmes dits par différents personnages comme le Vautour sont inclus dans les dialogues. Tout se centre autour de Nedjma : le chœur des jeunes filles, l’armée coloniale, le vétéran marocain, Hassan, Mustapha et le Vautour. Ce dernier est un oiseau de proie, de mort et d’amour, symbole de la survivance des ancêtres et âme incarnée de Lakhdar.
On remarquera l’influence de l’écriture des tragédies grecques par la présence du chœur et du coryphée. Mais la comparaison s’arrête là : les œuvres sont ouvertes sur l’Histoire, non fermées par un destin qui définit par avance l’avenir des personnages, par une fatalité extérieure à leur pouvoir et à leur volonté.
Le Vautour

Poème dramatique qui développe le même mythe.

Mohamed prends ta valise

Une pièce drôle et férocement désopilante écrite en arabe dialectal sur l’émigration et dont le texte n’a pas été écrit et n’a circulé que sous forme d’enregistrements.

Pour Albert Camus

En 1936, Camus fonde le Théâtre du Travail à Alger avec de jeunes intellectuels révolutionnaires, étudiants mais aussi des artistes et des ouvriers, généralement militants. Après la dissolution du Théâtre du Travail, il fonde le Théâtre de l'Equipe, dont le manifeste précise qu’il « demandera aux œuvres la vérité et la simplicité, la violence dans les sentiments et la cruauté dans l'action ». Il privilégiera ainsi « les époques où l'amour de la vie se mêlait au désespoir de vivre : la Grèce antique (Aristophane, Eschyle), l'Angleterre élizabethaine (Forster, Marlowe, Shakespeare), l'Espagne (Fernando de Rojas, Calderón, Cervantes), l'Amérique (Faulkner, Caldwell), notre littérature contemporaine (Claudel, Malraux). »
Le manifeste souligne également que « la liberté la plus grande régnera dans la conception des mises en scène et des sentiments de tous et de tous les temps dans des formes toujours jeunes, c'est à la fois le visage de la vie et l'idéal du bon théâtre. »
Oeuvre de profondeur, de vérité et de révolte, le théâtre est également un hymne au collectif : « Que le théâtre figure la réalisation collective de la pensée d’un seul, voilà qui montre quelle est sa vérité profonde et la réussite qui en est contemporaine ».

Révolte dans les Asturies (1936)

Cette pièce présente les événements tragiques de 1934 lors de la prise du pouvoir par inconnu en Allemagne et l'insurrection durement réprimée des Asturies. Révolte, engagement, absurdité de la vie et de la mort, et le devoir d'être un homme debout malgré tout et contre tout. Écrite pour être jouée par les jeunes acteurs amateurs du Théâtre du Travail, elle fut interdite par le maire d'Alger au début de 1936.
D’autres pièces de Camus

* Caligula (1944)
* Le Malentendu (1944)
* L'État de siège (1948)
* Les Justes (1950)

Les adaptations théâtrales

Albert Camus se consacra aux adaptations surtout entre 1953 et 1958. Il s’emploie à tenter de renouveler la tragédie moderne : il traduit et adapte ainsi romans et pièces étrangères tout en travaillant dans son réseau d’amis acteurs et metteurs en scène. Il adaptera ainsi des œuvres de Calderón à Dostoïevski en passant par Faulkner.

* Le Temps du Mépris (Malraux)
* La Dévotion à la Croix (Calderón)
* Les Esprits (Pierre de Larivey)
* Un Cas Intéressant (Buzzati)
* Requiem pour une Nonne (Faulkner)
* Le Chevalier d'Olmedo (Lope de Vega)
* Les Possédés (Dostoïevski)

Ainsi le théâtre est-il pour Camus comme pour Kateb un éloge de la complexité : pour l’un comme pour l’autre, il répond à une quête d’authenticité. « Si j’avais écrit des choses simples, je n’aurais jamais écrit ce qu’il y a de profond en moi. » clame Kateb à une conférence à des étudiants à Alger. Quant à Camus, il lance également son credo : « Oui, croyez-moi. Pour vivre dans la vérité : jouez la comédie. »

Enfin, cette citation de Jean-Marie Serreau (qui mit en scène Kateb) souligne la proximité des deux auteurs : « Il me semble que Kateb apporte au théâtre une voie nouvelle. Il retrouve à la fois les sources vives de la tragédie antique et le point de vue existentiel de l’homme du XXe siècle. On pourrait dire qu’il est à la fois contemporain d’Eschyle et de Faulkner, à travers les siècles. »

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MessageSujet: Re: Le théâtre de Kateb et de Camus   Le théâtre de Kateb et de Camus EmptySam 14 Mai - 1:49

LES DIRECTEURS DU THEATRE REGIONAL DE SIDI BEL ABBES :
KATEB Yacine - 1978

http://www.m-culture.gov.dz/mc2/fr/fiche_site.php?id=486
Merci Admin !
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