Style en usage en France sous le second Empire, entre 1852 et 1870.
Le style Napoléon III, aujourd'hui très en vogue, fut marqué par le triomphe de l'éclectisme, plus particulièrement dans le domaine des arts décoratifs. Il se caractérisa par l'emploi des styles du XVIIIe siècle pour lesquels l'impératrice Eugénie avait un goût très prononcé. Il innova cependant dans l'emploi des tissus, utilisés avec exubérance tant dans les mobiliers — où apparurent de nombreux modèles de sièges capitonnés et juponnés, comme le pouf, le canapé d'angle, le fauteuil crapaud, le tête-à-tête, la boudeuse, le confident ou l'indiscrète — que dans les rideaux, où se mêlèrent draperies et passementeries nombreuses. L'emploi de bois très sombres, comme l'ébène, le poirier verni de noir, le noyer ou le hêtre, et l'utilisation de tissus rouge foncé devinrent systématiques. Alors qu'en peinture les impressionnistes se tournaient vers la recherche de la lumière, les intérieurs, notamment ceux de la classe montante de la bourgeoisie, furent désormais le fait d'une certaine obscurité, qu'accentuait encore une accumulation d'objets et d'ornements d'étoffes. Ce goût du faste fut cependant desservi par une certaine décadence des arts décoratifs, domaine où l'on s'ingénia surtout à copier des modèles anciens. Les réalisations du second Empire dans le domaine de l'architecture relevèrent également de cet éclectisme pompeux, comme en témoigne l'exemple magistral du grand escalier de l'Opéra de Paris réalisé par Charles Garnier (1862-1875). Toutefois, le baron Haussmann, préfet de la Seine chargé de la reconstruction de Paris, sut donner à la capitale française une grande unité architecturale et relier harmonieusement la ville nouvelle à celle des XVIIe et XVIIIe siècles.
Encarta 2009.