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 Kateb Yacine, un résistant

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MessageSujet: Kateb Yacine, un résistant   Kateb Yacine, un résistant EmptyDim 27 Sep - 13:34


Le dixième anniversaire de la mort de Kateb Yacine a au moins ceci de bon qu’il incite les éditeurs à publier ses textes. Certains étaient déjà connus, d’autres pas, en tout cas pas du public français. L’Oeuvre en fragments en est à sa troisième édition (1). On ne s’y attardera donc pas plus, sauf pour en recommander la lecture à qui ne connaîtrait pas la diversité des talents de l’auteur de Nedjma. Ce livre recueille en effet des poèmes, des textes en prose et des extraits de l’oeuvre théâtrale.

Romancier, poète, dramaturge, Kateb Yacine fut encore un inlassable chroniqueur : on le découvre dans Minuit passé de douze heures (2). Depuis les textes légèrement grandiloquents de la jeunesse - le premier d’entre eux, consacré à l’émir Abdelkader, est écrit par un adolescent de dix-sept ans - jusqu’à ceux, pleins de colère et de tristesse contenues, d’après la répression de la jeunesse d’Alger en octobre 1988, on peut suivre tout l’itinéraire d’un grand intellectuel dont le premier souci fut toujours de rester proche de son peuple. « Aucune langue n’est étrangère, à condition de pratiquer d’abord sa propre langue, écrivait-il en 1975. Je m’exprime aujourd’hui en arabe dialectal, dans la langue du peuple algérien. J’apprends aussi à balbutier en langue dite berbère, la langue des ancêtres. C’est un double saut périlleux. Il faut le faire ou se résigner à l’aliénation. »

On pourrait presque transposer terme à terme, à propos de sa carrière, ce qu’il écrivait sur Garcia Lorca, dans Afrique-Action, en 1961. Le poète rapporte de New York « son chef-d’oeuvre, l’un des plus grands poèmes du monde : le Romancero gitano . Toute l’Espagne le reconnaît comme son meilleur poète. Mais Lorca ne s’arrête pas là. Il obtient une subvention, réunit une troupe ambulante, Baraca, qui va faire revivre, de village en village, l’ancien théâtre espagnol ».

Loin de se reposer sur les lauriers obtenus pour Nedjma, Kateb Yacine, lui aussi, forma une compagnie théâtrale, subventionnée par le ministère du travail ! Car il se méfiait de la culture comme instrument de reproduction des inégalités sociales. Il choisit le théâtre parce que son peuple était encore majoritairement analphabète, et que c’était à lui qu’il voulait s’adresser (3). Mais qui voudra faire l’expérience d’une lecture croisée, aujourd’hui rendue possible par ces diverses publications, des articles journalistiques, des poèmes, du théâtre et de Nedjma, comprendra immédiatement l’extraordinaire unité de l’oeuvre, qui se déploie dans une impressionnante variété de manières.

Le fil rouge en est la résistance : résistance au colonialisme, puis à la constitution d’une culture nationaliste pour et par une élite fermée, enfin à la sacralisation de l’écrit. C’est ainsi, sans jamais prendre la pose de l’intellectuel éclairé ou du poète inspiré, que Kateb Yacine est devenu, comme le dit justement l’éditeur de Minuit passé de douze heures, l’ « un des plus grands écrivains de ce siècle ».

François Bouchardeau.
In Le Monde Diplomatique Décembre 1999




(1) L’OEuvre en fragments, inédits littéraires et textes retrouvés, rassemblés et présentés par Jacqueline Arnaud, Sindbad/Actes Sud, 1999, 446 pages, 169 F.

(2) Minuit passé de douze heures, écrits journalistiques 1947-1989, Le Seuil, Paris, 1999, 360 pages, 130 F.

(3) Boucherie de l’espérance, oeuvres théâtrales, Le Seuil, octobre 1999, 570 pages, 140 F.
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