Des dessins découverts au dos d'un tableau de Vinci
LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.08 | 20h12 • Mis à jour le 18.12.08 | 20h27
J'usqu'à présent, cela avait été pris pour des taches. Mais les marques au dos d'un tableau de Léonard de Vinci pourraient bien être, en fait, trois dessins de la main du maître. Représentant une tête de cheval, un crâne et un Enfant Jésus, ils ont été découverts au revers de La Vierge avec l'Enfant Jésus et sainte Anne, tableau présent dans les collections françaises sans doute depuis François Ier, et admiré chaque jour au Musée du Louvre par des milliers de visiteurs.
En septembre, le tableau devait partir pour être examiné au centre de recherche et de restauration des musées de France. Le Louvre, qui rassemble la plus grande collection du monde d'œuvres du peintre, est en train de procéder à leur examen scientifique. La toile était décrochée et prête à partir pour le laboratoire, quand "un conservateur, Sylvain Laveissière, qui surveillait les opérations (...), a vu ce qui nous était toujours apparu comme une tache", raconte Vincent Pomarède, chef du département des peintures.
Il "a immédiatement dit, 'c'est une tête de cheval, c'est un dessin !'. On a vu qu'il avait raison et qu'il y en avait à côté un autre, représentant un demi-crâne", ajoute-t-il. Des examens plus poussés du panneau de peuplier sur lequel est peint le tableau ont également révélé l'existence d'un troisième dessin, représentant un Enfant Jésus. Quant à savoir s'il s'agit de dessins de Vinci lui-même, M. Pomarède reste "très prudent". "Mais ce ce qui est troublant, c'est la similitude avec des dessins qu'on connaît déjà", ajoute-t-il. Le cheval rappelle des dessins de La Bataille d'Anghiari – peinture perdue du maître de la Renaissance –, la technique du crâne est proche de celle du maître, et l'Enfant Jésus "ressemble très fortement à celui de la sainte Anne mais inversé", ajoute M. Pomarède. En attendant, "par précaution presque fétichiste", le Louvre a regardé à tout hasard les revers du Saint Jean-Baptiste et de La Belle Ferronnière, où rien n'a été trouvé. Quant à La Joconde, "on connaît déjà son revers par cœur", précise M. Pomarède.