ALGER (Reuters) 19/02/2011 - Des policiers ont encerclé samedi environ un millier de protestataires qui tentaient de prendre part à une manifestation.
Des manifestants, qui scandaient "Algérie, libre et démocratique!", ont été réprimés par les forces de l'ordre à proximité de la place du 1er-Mai, où la marche de protestation devait débuter à 11h00, a constaté un journaliste de l'agence Reuters.
Ils ont été amenés ensuite dans la cour d'un ensemble d'immeubles résidentiels où ils ont été encerclés par des centaines de membres de forces de l'ordre.
Plusieurs centaines de badauds, ainsi que des manifestants en faveur du gouvernement, se trouvent dans la zone.
Un important dispositif policier a été mis en place pour empêcher le défilé de samedi. Plusieurs heures avant le début prévu de la manifestation, des dizaines de fourgons de la police et des véhicules militaires étaient déjà déployés dans la capitale algérienne.
Le gouvernement du président Abdelaziz Bouteflika a interdit l'organisation des marches de protestation, invoquant des raisons d'ordre public.
Samedi dernier, quelques centaines de personnes avaient participé à une manifestation dans la capitale avant d'être dispersées par les forces de l'ordre.
Les organisateurs ont promis de manifester à nouveau tous les samedis jusqu'à ce que le gouvernement mette en place des réformes démocratiques.
Des troubles en Algérie pourraient avoir des conséquences sur l'économie mondiale en raison de son statut de puissance exportatrice de gaz et de pétrole.
Beaucoup d'experts doutent toutefois d'un scénario à l'égyptienne ou à la tunisienne car le gouvernement semble disposer des ressources nécessaires, via la manne énergétique, pour répondre à la plupart des revendications.
La levée de l'état d'urgence, décrété en 1992 dans le cadre de la lutte contre l'insurrection islamiste, devrait intervenir d'ici la fin du mois, parallèlement à l'annonce de plusieurs décisions relatives au logement, à l'emploi et à la gestion de l'administration, ont annoncé mercredi les autorités algériennes.
Le gouvernement est également intervenu pour faire baisser le prix de certaines denrées de base et il a accru les importations de blé.
Lamine Chikhi, Benjamin Massot pour le service français