Né le 7 novembre 1913 à Dréan et grandit à Alger-Belouizdad en Algérie, Albert Camus connut la splendeur du soleil sur la mer et la misère d'une famille pauvre dont le père était mort pendant la Grande Guerre.
" La misère m'empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l'histoire ; le soleil m'apprit que l'histoire n'est pas tout. "
A l'école communale, au CM2, un instituteur, Louis Germain (Le discours de Suède 1957, lors de la remise du prix Nobel de littérature, sera dédié à l'instituteur grâce à qui il put poursuivre des études.), distingue l'enfant, conscient de ses facultés intellectuelles, il le fait travailler bénévolement après les heures de classe, et convainc sa famille de présenter le jeune écolier au concours des bourses qui allait lui permettre d'aller au lycée.
Reçu, Camus entre au lycée Emir Abdelkader (alors Bugeaud) d'Alger en 1924. C'est un adolescent amoureux de la vie et du sport, excellent nageur, c'est pourtant le football qu'il préfère.
Il fut atteint de la tuberculose, maladie qui lui fait brutalement prendre conscience de l'injustice faite à l'homme " la mort est le plus grand scandale de la création " et qui aiguise son appétit de vivre.
Étudiant en philosophie sous la direction de son maître et ami Jean Grenier, il dut gagner sa vie en exerçant divers métiers. Après avoir été acteur, il devint journaliste à Alger- Républicain (1938-1940).
Il fonde, avec Pascal Pia qui en est l'instigateur, le journal Alger républicain qui aussitôt tranche avec le silence complice des autres quotidiens. Camus fait scandale par ses prises de position contre l'oppression coloniale, contre une tutelle qui maintient dans la misère et l'asservissement le peuple musulman.
En 1943, il entra dans la Résistance et fut rédacteur à Combat.
Un roman, L'Étranger, et un essai, Le Mythe de Sisyphe ( 1942), lui valurent la gloire à la Libération. Mais l'artiste solidaire de son temps ne renonça pas à défendre la liberté pour cultiver la beauté; aussi mena-t-il de pair la création artistique et l'engagement politique.
La guerre d'Algérie assombrit Camus, le conflit se généralise. Camus invite les intellectuels à protester à l'O.N.U. mais il prend en fait position pour la France, malgré qu'il considère la cause algérienne comme juste. Après avoir tenté vainement de faire admettre une " trêve pour les civils ", il publia les Chroniques algériennes (1958).
CAMUS, en quelques ouvrages denses, s'est illustré dans presque tous les genres (si l'on excepte la poésie) de l'expression écrite.
Ses articles journalistiques, au début de sa carrière, ses romans (L'Etranger, la Peste, La Chute), ses nouvelles (L'Envers et l'Endroit, L'Exil et le Royaume), ses pièces (Caligula, Les Justes), ses adaptations (Requiem pour une nonne, Les Possédés) et ses essais (Le mythe de Sysiphe, L'Homme Révolté) lui ont assuré une célébrité que le temps ne dément pas.
La profondeur de vue de l'auteur, la justesse de ses engagements et les questions qu'il soulève au fil de son oeuvre n'en finissent pas de nous interpeller. Certains ne s'y étaient pas trompés : le 17 octobre 1957, CAMUS reçoit, honneur suprême, le prix Nobel de littérature pour "l'ensemble d'une oeuvre qui met en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes".
Il n'avait que quarante-quatre ans et encore peu de temps à vivre. Il préparait un autre roman à caractère autobiographique, le Premier Homme (posthume, 1994) au moment où il fut tué dans un accident d'automobile le 4 janvier 1960.
4 janvier 1960 : mort d'Albert Camus dans un accident de voiture près de Sens, au lieu-dit " Le Grand Frossard " en Montereau, dans l'automobile de Michel Gallimard, en pleine gloire, alors qu'il travaillait à un autre roman à caractère autobiographique, le Premier Homme (posthume, 1994)
Lors de sa disparition, à 47 ans, il était mondialement connu et à l'âge où d'autres auteurs arrivent seulement à la célébrité, il laissait derrière lui une des oeuvres les plus importantes de la littérature et de la philosophie du 20ème siècle.