Jacques Villeret est un acteur français. De son vrai nom Mohamed Boufroura (dit Jacky), il est né le 6 février 1951 à Loches, en Indre-et-Loire.
Son père, Ahmed Boufroura, est un Algérien installé en France, et sa mère, Annette Bonin, est originaire de Tours. Le couple se sépare alors que leur fils n’a que neuf mois. Il vit alors avec sa mère, qui part s’installer à Loches (la ville de Raymond Villeret, son beau-père).
Après avoir décroché son baccalauréat, il part pour Paris et s’inscrit au cours Simon. Malheureusement, il n’intègre pas la classe de Michel Simon , ce qui le déçoit profondément. Il ne se décourage pas pour autant et s’inscrit au Conservatoire, où il suit l’enseignement de Louis Seigner . Il obtient le Premier Prix du Conservatoire pour son interprétation de Pierrot dans Don Juan. Il y fait également la connaissance de plusieurs de ses futurs collègues, comme Jacques Weber et Jean-François Balmer , avec lesquels il a pris l’habitude de se retrouver après les cours.
En 1970, il se produit au Théâtre Hébertot avec La Locandiera de Carlo Goldoni , sur une mise en scène de Jacques Ardouin . Deux ans plus tard, il prend part à Occupe-toi d’Amélie au théâtre des Célestins de Lyon. Les personnages de ses premiers pas sur les planches ressemblent à ceux de ses débuts à l’écran, à savoir le Français moyen, candide, modeste et gauche.
Jacques Villeret fait sa première apparition au cinéma dans R.A.S d’ Yves Boisset sous l’uniforme du soldat Girot, qui participe à la guerre d’Algérie aux côtés de March ( Jacques Spiesser ), Charpentier (Jacques Weber) et Dax (Jean-François Balmer) ; des soldats transformés pendant cette guerre en tueurs de fellaghas.
Il fait ensuite la connaissance de Claude Lelouch et joue dans Toute une vie en 1974. Il devient un habitué des caméras du réalisateur. En 1976, ce dernier refait appel à Jacques Villeret pour tourner dans Le Bon et les Méchants . Il y tient le rôle du bandit Simon formant avec Jacques Dutronc un duo de truands en guerre avec Bruno ( Bruno Cremer ). Le film est un véritable succès.
Jacques Villeret enchaîne les tournages avec Claude Lelouch, se retrouvant dans six autres films du réalisateur, dont Robert et Robert en 1978, qui lui vaut le César du Meilleur Second Rôle masculin.
Un an plus tard, on le retrouve à l’affiche de Bête mais discipliné de Claude Zidi , puis dans l’un de ses plus grands succès, La Soupe aux choux (1981), une comédie réalisée par Jean Girault . Jacques Villeret y campe un extraterrestre, La Denrée, qui débarque chez deux paysans ( Louis de Funès et Jean Carmet ). Le film sera un immense succès.
Entre-temps, il épouse la comédienne Irina Tarassov, le lendemain de Noël 1979.
Il continue dans la comédie et apparaît dans Papy fait de la résistance (1983) de Jean-Marie Poiré ou encore Les Frères Pétard (1986) d’ Hervé Palud .
Il s’essaie toutefois à d’autres genres, non sans réussite, comme dans le film historique Danton d’ Andrzej Wajda , puis dans le drame Trois années de Fabrice Cazeneuve , aux côtés de Sabine Azéma et Lucas Belvaux .
Il tourne également avec Jean-Luc Godard , d’abord dans Prénom Carmen (en 1983), puis dans Soigne ta droite en 1986. IActeur aux talents multiple, il remonte par la suite sur les planches pour une représentation de C’est encore mieux l’après-midi de Ray Cooney (en 1989).
Pendant les années quatre-vingt-dix, il continue d’alterner les apparitions à la télévision, au théâtre et au cinéma. Sur grand écran, on le voit notamment dans Le Bal des casse-pieds d’ Yves Robert (1992), 588, rue Paradis d’ Henri Verneuil (1993) ou Golden Boy de Jean-Pierre Vergne .
En 1998, c’est le fameux François Pignon qu’il incarne dans Le Dîner de Cons de Francis Veber . Monsieur Pignon, fonctionnaire au Ministère des Finances, croyant intéresser Pierre Brochant ( Thierry Lhermitte ), enchaîne les catastrophes dans l’appartement de ce dernier, qui ne l’a invité que pour se moquer de lui. La comédie est si réussie qu’elle lui vaut en 1999, le César du Meilleur Acteur et le Prix Lumière du Meilleur Comédien.
On retrouve ensuite Jacques Villeret dans trois films de Jean Becker : Les Enfants du marais (1999), Un Crime au paradis (2000) et Effroyables jardins (2002). En 2004, c’est Gilles Legrand qui le dirige dans Malabar Princess (2004), aux côtés du jeune Jules-Angelo Bigarnet .
L’année suivante, il prête ses traits au calife Haroun El Poussah dans Iznogoud de Patrick Braoudé . Il partage l’affiche avec Michaël Youn , Arno Chevrier , Franck Dubosc et Magloire , entre autres. Là encore, la comédie séduit un large public par l’humour et la performance des acteurs et le succès est au rendez-vous.
Tout semble alors aller pour le mieux pour l’acteur, qui s’installe avec sa nouvelle compagne, la Sénégalaise Sény. Seulement, son addiction à l’alcool vient entacher cette apparente sérénité, et sa santé s’en ressent.
Le 28 janvier 2005, Jacques Villeret succombe à une hémorragie interne et décède à l’hôpital d’Évreux, âgé à peine de cinquante-quatre ans.
En se décrivant, Jacques Villeret disait « Je suis perfectionniste au point d'en devenir obsessionnel. Faire du comique, c'est moyennement amusant : si ça ne tombe pas au millimètre, je peux disjoncter et piquer des colères terribles, démesurées. Je manque d'humour. Mes proches me le reprochent souvent ».
Sény lui rend hommage dans Mon Bébé blanc (Le Cherche Midi, 2005). Son ex-épouse en fait de même avec Un jour, tout ira bien (Flammarion, 2005), où elle parle de son combat auprès de Jacques Villeret contre la maladie.