In France-Soir 14/05/2011
Attiré dans un guet-apens par une adolescente de 16 ans, un jeune homme a subi, début mai, toute une nuit de tortures et de brimades.
Nous sommes le 4 mai au petit matin quand un jeune boulanger du XVIIIe arrondissement de Paris découvre devant sa boutique un jeune, l’air « complètement perdu ». Il ne porte plus sur lui qu’un jean, et se trouve en état de choc explique la Préfecture de police de Paris. Pris en charge par les policiers, Sofiane, 17 ans, explique pendant son transport à l'hôpital avoir « subi des violences » et « des actes d'humiliation de la part de connaissances faites sur Facebook »
Le jeune homme est en fait tombé dans un guet-apens, mis en place par une fille de 16 ans rencontrée quelques mois plus tôt via le réseau social. Les deux adolescents avaient commencé à flirter en juillet 2010 et s’étaient déjà vu plusieurs fois avant cette dramatique nuit. Le 3 mai au soir, il doit de nouveau retrouver cette jeune fille dans un parc du XVIIIe. Sauf que cette fois-là, elle est accompagnée de deux autres garçons de 17 et 18 ans. Commence alors pour Sofiane une nuit d’horreur.
Volonté de « faire mal et d’humilier »
Un enquêteur raconte que le trio s’est « acharné » sur lui toute la nuit, photographiant et filmant les brimades et les coups, avant de le laisser partir. C'est la jeune fille qui aurait initié les premiers sévices. « C'est également elle qui a tout manigancé », assure un enquêteur. « Il y a tout un scénario échafaudé, avec un semblant de but crapuleux. Mais il y avait surtout une volonté d'humilier et de faire mal à ce jeune homme », selon une source proche de l'enquête. Le trio aurait notamment forcé le jeune « à mimer des actes sexuels », explique un enquêteur. Sofiane est forcé à se mettre nu et obligé de manger un préservatif. En plus de ces agissements obscènes, la victime subit un « simulacre de viol », explique la même source. Au petit matin, ils l’abandonnent inconscient en pleine rue.
La raison de ce déchaînement de violence extrême est encore incertaine. Le trio infernal a volé le téléphone portable de la victime, ainsi qu’un peu d’argent, avant de le laisser partir. Rien toutefois qui ne vienne expliquer ce comportement barbare. Interpellés mardi à leurs domiciles situés à Paris et en Seine-Saint-Denis, la jeune fille et les deux garçons de 16 et 18 ans n'ont pas donné de véritable explication à leurs actes humiliants. Au cours de son audition par les enquêteurs, l'appât reconnaît toutefois « avoir prémédité les violences, raison pour laquelle les autres tortionnaires étaient présents », précise la Préfecture de police de Paris.
Les trois présumés agresseurs ont reconnu les faits et ont été déférés au parquet de Paris pour violences volontaires en réunion avec préméditation.
Par A.A.