15 mai 2011
Dominique Strauss-Kahn inculpé d’agression sexuelle aux Etats-Unis
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le socialiste Dominique Strauss-Kahn, candidat le mieux placé, selon les sondages, à l’élection présidentielle de 2012 contre Nicolas Sarkozy, a été inculpé dimanche 15 mai d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration aux Etats-Unis.
Il avait été débarqué d’un avion en partance pour la France et arrêté par la police un peu plus tôt à l'aéroport JFK de New York, sur dénonciation d’une jeune femme de ménage de 32 ans de l’hôtel où il résidait, qui l’accusait de l’avoir forcée à des relations sexuelles sans son consentement.
Selon la police, il aurait quitté l’hôtel précipitamment, laissant dans la chambre des effets personnels et son téléphone. Placé en garde en vue dans un commissariat de Harlem, où il a passé la nuit, DSK doit être déféré au parquet dimanche 15 dans la journée. Son avocat a annoncé qu’il plaiderait « non-coupable ».
Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre des Finances nommé en septembre 2007 à la tête du FMI pour un mandat de cinq ans, voit sa position fragilisée à la tête de cette institution qu’il avait pour mission de réformer en profondeur. Il prévoyait de se rendre aujourd'hui même, 15 mai, à Berlin où il devait rencontrer la chancelière Angela Merkel et participer lundi 16 mai à une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles.
En 2008, le FMI lui avait reproché une "grave erreur de jugement", dans une affaire qui avait fait la Une de la presse mondiale, à la suite d'une relation extraconjugale avec une ex-responsable du département Afrique, Mme Piroska Nagy. Mais le dossier avait été classé, l'enquête ayant établi que Mme Nagy n'avait bénéficié d'aucun traitement de faveur et qu'il n'y avait pas eu "de harcèlement, ni de favoritisme ni aucun autre abus de pouvoir ».
L’interpellation de DSK a fait l’effet d’une bombe en France, notamment parmi ses partisans au sein du Parti Socialistes, qui s’employaient depuis plusieurs semaines à préparer son retour et sa candidature aux primaires socialistes puis à l’élection présidentielle de 2012. Ils comptaient sur lui pour battre le candidat de la droite, qui sera Nicolas Sarkozy, selon toute probabilité, et pour assurer le retour des socialistes à l’Elysée pour la première fois depuis 1995.