Jérusalem: feu vert pour un musée israélien situé sur des tombes musulmanes
(AFP) – 13 juillet 2011
JERUSALEM — Le ministère de l'Intérieur israélien a donné son feu vert pour le début des travaux de terrassement du musée de la Tolérance à Jérusalem, qui doit être construit sur un site de tombes musulmanes datant de plusieurs siècles, a indiqué mercredi une porte-parole.
"Le permis accordé mardi par la commission de district du ministère permet de commencer à creuser immédiatement pour ce projet", a affirmé à l'AFP la porte-parole Efrat Orbach sans préciser quand ces travaux allaient effectivement débuter.
Elle a par ailleurs souligné que de "nombreuses étapes" devront encore être franchies pour passer des fondations à la phase de construction du bâtiment lui-même.
Le musée doit être érigé à Jérusalem sur le terrain du vieux cimetière musulman Ma'man Allah où plusieurs saints soufis sont enterrés ce qui avait suscité l'indignation de la population musulmane et un malaise dans l'opinion publique en Israël.
Selon le département israélien des Antiquités, 200 squelettes ont dû être exhumés pour procéder à une translation des restes.
La Cour suprême israélienne, qui avait dans un premier temps ordonné de suspendre les travaux, a finalement donné son feu vert en janvier 2009 à la construction, les promoteurs faisant valoir que la plus grande partie du terrain servait jusqu'alors de parking.
Le projet, estimé à 250 millions de dollars, est financé par le centre Simon Wiesenthal qui a édifié un musée éponyme à Los Angeles, en Californie. Simon Wiesenthal est un chasseur de nazis d'origine autrichienne décédé en 2005.
Ce musée de la Tolérance "aura pour mission de promouvoir la tolérance et la compréhension entre les différentes religions, juive, chrétienne, musulmane et autres, mais aussi entre les juifs eux-mêmes", avait annoncé en 2002 le rabbin Marvin Hier, fondateur et doyen du Centre Simon Wiesenthal de Los Angeles.
En février 2010, des dizaines de familles palestiniennes avaient appelé l'ONU à intervenir auprès d'Israël pour obtenir l'arrêt définitif de la construction de ce musée en dénonçant "la profanation du cimetière" et "des violations des conventions internationales".
AFP