- Deux fois lauréat du prestigieux prix Pulitzer, le romancier américain John Updike, peintre souvent acerbe de la bourgeoisie américaine des petites villes et des banlieues, est décédé le 23 janvier soir à l'âge de 76 ans. Reuters
John Updike vivait à Beverly Farms, dans le Massachusetts, dans l'est des Etats-Unis. - Né en 1932, il avait commencé une carrière prolifique et largement couronnée de succès dans les années 1950, enchaînant romans, nouvelles, poèmes, critiques littéraires, mémoires et même un essai sur un joueur de base-ball. L'Amérique des petites villes dans l'après-Seconde Guerre mondiale était l'un de ses thèmes favoris, qu'il traitait volontiers d'une plume ironique.
Pourquoi j'aime Updike
Par Jean-Paul Dubois (Écrivain)
Je n'aime pas me vanter. Mais voilà. J'avoue aujourd'hui être bigrement fier d'appartenir à ce petit club informel de types sans histoires qui peuvent tout de même se prévaloir d'avoir lu les 36 livres que John Updike a fait publier en France depuis 1962. Les membres de ce cercle vous diront que lire un Updike c'est un peu commencer par s'occuper sérieusement de soi-même, réfléchir à ses problèmes d'homme, découvrir ces petites choses primordiales que nous portons en nous sans pour autant avoir jamais su les nommer. Avec, à chaque livre, et jusqu'aux plus sombres confins des existences qui y sont relatées, ce sentiment flatteur de s'élever imperceptiblement au-dessus de son ordinaire condition, tout en ayant la sensation de s'enfoncer dans un siège familier, hérité d'un père qui y avait déjà imprimé sa marque, et dans lequel on n'a eu qu'à se laisser glisser pour prendre naturellement sa suite. Depuis que je lis les livres de cet homme, je l'imagine dans la posture de l'entomologiste bienveillant, campé sur ses coudes, les mains en coupe sous le menton, observant la ruche de notre monde, avec, pour l'espèce, cette même curiosité affectueuse qu'un Maurice Maeterlinck ou qu'un Jean Henri Fabre témoignaient envers les insectes.