Le bisphénol S, également dangereux dans les tickets de caisse
In Maxisciences 16 août 2011
Les magasins Carrefour et Casino auraient décidé de remplacer le bisphénol A, reconnu comme perturbateur endocrinien, des tickets de caisse par du bisphénol S. Une fausse bonne idée selon le député maire PS Gérard Bapt qui a adressé un courrier aux enseignes pour les alerter sur les risques de cette autre substance.
Interdit depuis peu dans les biberons, le bisphénol A est aussi présent dans un grand nombre d'objets du quotidien, parmi lesquels les tickets de caisse. Cela fait maintenant plus d'un an que le Réseau environnement santé (RES) incite les enseignes à remplacer ce perturbateur endocrinien reconnu dans leurs facturettes, où il sert de fixateur d'encre. Mais si certains magasins tels que le groupe U ont totalement éliminé le bisphénol A, d'autres en revanche l'ont remplacé par un autre composé semblable, le bisphénol S.
Or, si ce composé est beaucoup moins documenté et étudié que le bisphénol A, son utilisation n'en reste pas moins risqué. C'est justement ce sur quoi a voulu alerter le député maire PS de Saint-Jean dans la Haute-Garonne, Gérard Bapt qui a adressé un courrier aux PDG des enseignes Carrefour et Casino. En effet, selon deux études japonaises réalisées en 2005 et 2006, le BPS est aussi un perturbateur endocrinien.
Plus inquiétant encore : il se dégrade beaucoup plus lentement que le BPA dans les milieux aquatiques, et s'avère donc plus persistant dans l'environnement, explique romandie.com. De plus, si une étude de l'INRA de Toulouse a prouvé que le BPA pouvait migrer dans la peau à partir des tickets de caisse, il n'est pas exclu que le BPS ait les même propriétés.
Limiter le contact avec ces reçus
Ainsi, Gérard Bapt, qui est aussi médecin, suggère aux deux enseignes de rechercher un autre procédé chimique pour l'impression de leurs facturettes, en utilisant des substances ayant déjà fait l'objet d'études scientifiques en terme de dangerosité. En attendant, il souligne l'importance d'éviter que les caissières susceptibles d'être enceintes manipulent les tickets de caisse. Alors que le bisphénol A est encore présent dans la plupart des contenants alimentaires, limiter le contact avec ces composés semble toutefois très difficile.