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| Mohammed IQBAL | |
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Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Mohammed IQBAL Dim 8 Fév - 13:38 | |
| Né le 9 novembre 1877 dans le Pendjab – décédé Allah yarhmou le 21 avril 1938, Mohammed Iqbal a exercé une profonde influence sur la vie de tout un peuple. Surnommé le poète de l’Orient (Shair-i-Mashriq) et aujourd’hui vénéré et étudié partout au Pakistan et dans le monde entier, surtout dans le monde musulman, éveilleur des consciences endormies, rassembleur des ardeurs dispersées, il « reconstruit » la pensée religieuse dans une optique dynamique créatrice et heureuse. Son œuvre poétique, composée en ourdou et en persan, est remplie d’exaltation Son œuvre maîtresse est sans aucun doute Reconstruire la pensée religieuse de l'islam. Ce livre magistral n'est pas un livre théologique comme le titre pourrait le faire penser, mais un livre qui pourrait être qualifié de « nectar » de la pensée islamique.
En effet, cette œuvre majeure, très peu connue en Occident, traduite par Eva de Vitray-Meyerovitch (1909-1999), nous fait un état des lieux de la pensée musulmane et de son apport à la pensée universelle. Iqbal, éminent penseur, connaisseur de tous les grands philosophes modernes et antiques, met en parallèle les théories des différents penseurs musulmans et occidentaux. Ce livre fait découvrir la grandeur de la philosophie musulmane, qu'on pourrait qualifier de philosophie active. Contrairement aux idées fort répandues ces derniers temps, présentant l'islam comme une religion fort éloignée de la raison et les musulmans comme étant sous-développés intellectuellement, apparaitra à travers ce livre à quel point les penseurs musulmans ont été influencés par la pensée grecque (qu'ils n'ont pas seulement apprise mais développée, critiquée…), qu'ils ont largement transmise à l'ensemble de l'Europe.
Pour Iqbal, le but principal du Coran est « d’éveiller en l’homme une conscience plus haute de ses multiples relations avec Dieu et l’univers. » Il confirme l’homme dans le rôle qu’il doit jouer, « celui de coopérer avec Dieu afin d’aider l’humanité en marche ». Ce programme trouvera des échos dans la jeunesse musulmane pour qui « Iqbal est venu parmi elle comme un messie ressuscitant les morts. » Cette philosophie originale trouve sa source dans le Coran et l’exemple du prophète Mohammed sala Allah alih oua allihi oua salam. Elle insiste sur l‘idée que l’homme ne peut s’épanouir que dans un climat de liberté, car l’esclavage empêche toute possibilité de création. Elle appelle l’homme à trouver le juste milieu entre sa vie spirituelle et sa vie temporelle. Code complet pour l’homme, guide précieux dans tous les domaines de la vie, politique, économique, social et culturel, le Coran n’en est pas moins un rappel à l’homme qu’il est également mortel. Ainsi, toutes les chances lui sont données pour s’épanouir dans les deux mondes, avec à la sortie la possibilité d’atteindre l’intemporel.
Sa vie, qui fut un combat contre la pauvreté, le défaitisme, la fatalité détournée de son vrai sens, l’esclavage des peuples et le racisme, est jalonnée de discours et de déclarations dans lesquels transparaît un soufisme actif et dynamique, orienté vers le progrès et la science.
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| Sujet: Re: Mohammed IQBAL Mar 10 Fév - 1:01 | |
| Hommage à Éva de Vitray-Meyerovitch « C’est à la lecture de Muhammad Iqbal qu’Éva a trouvé réponse » Par Colette-Nour Brahy Je vais vous raconter ma première rencontre avec Éva, à travers ma découverte de l’islam et du soufisme. C’était dans les années 1990, j’avais eu comme but d’aller à Kashgar, dans les oasis du Turkestan, en Chine. Comme on dit, « aller chercher la science en Chine s’il le faut ». Je ne savais pas encore que ce serait une phrase qui m’électrifierait. « C’est à la lecture de Muhammad Iqbal qu’Éva a trouvé réponse » Donc je montais à travers le Pakistan, et, en redescendant après quelques semaines, j’ai suivi l’Indus, et le long de l’Indus vous avez un nombre invraisemblable de mausolées qui sont plus jolis les uns que les autres. […] Jour et nuit, on y chantait des chants, on y faisait de la musique, des sama. […] Et je trouvais ces chants magnifiques et quand je demandais : « Mais qu’est-ce que c’est ? » On m’a dit : « Des chants d’amour. » « Oui, mais des chants d’amour, j’en ai entendus dans le monde entier, mais ceux-là, ils me remuent beaucoup plus. Ils remuent le cœur et l’âme. Mais qu’est-ce que c’est ces chants, qui les a écrits ? » On m’a dit : « Ce sont des chants soufis. » Je ne savais rien à l’islam, encore moins au soufisme. Dès que je suis rentrée en France, j’ai cherché des musiciens, des chanteurs soufis. Et très vite – parce que quand on est prêt, Allâh prépare tout –, je me suis trouvée invitée par Kudsi Erguner à un sama des derviches tourneurs, les Mevlânâ, les disciples de Rûmî. Il y avait une petite dame à côté de qui on m’a fait asseoir, qui était perdue dans les coussins, toute petite, un peu âgée, et Kudsi Erguner lui parlait avec beaucoup de déférence. Tout le monde écoutait. Et j’entendais cette dame qui répondait de façon extrêmement concise, dans un français très pur et avec une voix de petite fille. J’ai compris qu’elle devait savoir beaucoup de choses et que c’était peut-être la porte ouverte. « Notre formation chrétienne et ce miracle du Pakistan » Évidemment, quelques jours après, je montais les cinq étages pour aller échanger avec Éva. Quand elle m’a vue, elle m’a dit : « Bon, qu’est-ce que vous savez de l’islam et du soufisme ? » Moi, je lui dis : « Rien. » Elle m’a répondu en souriant : « C’est un excellent début !... Mais vous revenez du Pakistan. Expliquez-moi pourquoi. » Donc je lui ai raconté mes petites aventures là-bas. Et tout de suite, elle m’a expliqué qu’elle était venue à l’islam par Iqbal, qui a été coauteur de la Constitution du Pakistan, grand scientifique, grand penseur, grand philosophe, ami de Teilhard de Chardin, ami de Massignon. […] C’est à la lecture d’Iqbal – Reconstruire la pensée religieuse de l’islam –, que lui avait offert un ami pakistanais, qu’elle a découvert la réponse à toutes les questions qu’elle se posait, à tout ce qu’elle avait mis de sa propre origine religieuse, chrétienne, comme elle disait, entre parenthèses. Et ce qui m’a frappée, c’est que moi aussi, dans mon parcours, venant d’une famille chrétienne, catholique, j’avais mis entre parenthèses des choses qui me gênaient beaucoup, auxquelles en conscience je ne pouvais pas adhérer. […] Petit à petit, nous nous sommes parlé non pas du tout comme maître à élève, alors qu’elle […] en savait infiniment plus que moi […], pas du tout non plus de maître à disciple, elle n’aurait pas voulu, ce n’était pas non plus son attitude, […] mais vraiment comme compagne d’un chemin qui avait deux axes extrêmement importants : notre formation chrétienne et ce miracle du Pakistan. « On était vraiment des compagnes de route » Pourquoi elle et moi, on a reçu d’un pays, de penseurs d’un pays, ce cadeau magnifique de l’islam ? Parce qu’il a répondu […] à toutes nos interrogations. […] Donc j’ai connu Éva à la fin de sa traduction de son Mathnawî, […] elle était donc libre de tout travail et était ravie de pouvoir bavarder et petit à petit, finalement, marcher ensemble. On était vraiment des compagnes de route. Colette-Nour Brahy, lors du colloque sur Eva de Vitray-Meyerovitch, le 16 décembre 2008, à Konya (Turquie). Colette-Nour Brahy, lors du colloque sur Eva de Vitray-Meyerovitch, le 16 décembre 2008, à Konya (Turquie). Le Mathnawî, 55 000 distiques, c’est une série d’histoires à la persane. […] Une histoire s’imbrique dans une autre, laquelle déclenche une troisième et une quatrième. […] C’est à la fois Mille et Une Nuits et La Fontaine. Mais c’est surtout, à mon sens, un commentaire du Coran. […] La seconde chose […], c’est le mot « conversion ». Éva et moi, et beaucoup d’autres, nous n’aimons pas ce mot. Il n’y a pas de conversion, il n’y a pas de retournement. […] Voilà la joie que j’ai eue de connaître Éva et de faire un bon bout de chemin avec elle et, comme disait M. Larbi Kechat, ne dites pas de ceux qui sont morts dans le chemin de Dieu qu’ils sont morts ; non, ils sont vivants. Et, pour moi, en tous les cas, Éva est vraiment vivante. ************************* Colette-Nour Brahy est l’auteure de Dix jours en Ouzbékistan : récit d’un pèlerin soufi , Éd. Al Bouraq, 2004. Ce texte est un extrait d’un hommage prononcé le 17 décembre 2005, à l’occasion de la Journée-Hommage organisée par le Collectif Hamidullah, consacré à Malek Bennabi, Éva de Vitray-Meyerovitch et Muhammad Hamidullah. Samedi 07 Février 2009 Colette-Nour Brahy Source : http://www.saphirnews.com | |
| | | Princesse Esthète
Localisation : Nomade Réputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
| Sujet: Re: Mohammed IQBAL Mar 10 Fév - 18:34 | |
| Merci Je ne connaissais pas ce personnage | |
| | | Admin Admin
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Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Mohammed IQBAL Mar 10 Fév - 19:00 | |
| De rien Princess, et voici un de ses portraits
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| | | Admin Admin
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Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Mohammed IQBAL Jeu 12 Mar - 12:55 | |
| MOHAMMAD IQBAL
LE LIVRE DE L'ETERNITE
Le Livre de l'Éternité (Djâvid-Nâma) est certainement l'oeuvre maîtresse de Muhammad Iqbal. Elle appartient, au même titre que la Divine Comédie de Dante à laquelle elle emprunte d'ailleurs sa structure, au patrimoine mondial des oeuvres littéraires majeures.
Si l'audience de Mohammad Iqbal reste limitée à un petit nombre de spécialistes, elle n'en demeure pas moins essentielle pour le dialogue entre l'Orient et l'Occident. Dialogue dont on devine, à la lecture de ce Livre de l'Éternité, qu'il devra être spirituel, s'il veut un jour déboucher sur une véritable rencontre entre Orient et Occident.
le destinataire du Livre de l'Éternité est le fils de Mohammad Iqbal Djâwid.
" L'imitation de l'Occident a eu pour effet que l'Orient s'est perdu lui-même; il faut maintenant que ses peuples apprennent à critiquer l'Occident! Le secret de la puissance occidentale n'est pas dans le luth ou la guitare, ni dans les charmes de ses belles au frais visage, ni dans les jambes nues, ni dans les cheveux coupés! Sa force ne provient pas de son irréligiosité, son progrès n'est pas dû non plus à l'écriture latine : la force de l'Occident vient de l'art et de la science, sa lampe est éclairée par cette seule flamme. La connaissance ne dépend pas de la mode de vos vêtements; un turban ne constitue pas un obstacle à l'art et à la science. Pour la science et l'art, ô jeune homme hardi! il faut un cerveau, non des vêtements européens. Sur cette voie, ce qui importe, c'est d'avoir une vue pénétrante : cela ne dépend pas de la forme de votre chapeau. Si tu as une pensée agile, cela suffit; si tu as un esprit perspicace, cela suffit! C'est au cours des veillées à la lumière de la lampe qu'on trouve la science, l'art et la sagesse. Nul n'a mis de frontières au royaume de la connaissance, mais on ne peut le parcourir sans une lutte continue. Les Turcs ont perdu la tête, et se sont grisés de l'Europe, ils ont bu le doux poison versé par les Européens. Depuis qu'ils ont perdu l'antidote de l'Iraq, que peut-on leur dire d'autre que «Dieu vous aide!»? Esclaves de l'Europe, par désir de paraître, ils ont appris de I'Occident à danser et à chanter. Ils mettent toute leur âme dans la futilité des amusements. La science est difficile : ils se contentent des amusements. Par paresse, ils cherchent la facilité, leur nature n'accepte que ce qui est facile. Mais chercher le facile, dans ce vieux monde, cela signifie que l’âme a quitté le corps !
* J'ai peur de cette époque qui t'a vu naître; elle est noyée dans la matière, et sait peu de chose de l'âme. Comme le corps perd sa valeur quand l'âme en est absente, l'homme de Dieu se cache en lui-même. La recherche ne réussit pas à le trouver, bien qu'elle le voie face à face. Ne renonce pas au goût de la recherche, même si cent difficultés arrivent dans ta vie. Si tu ne trouves pas la compagnie d'un homme sage, prends de moi ce qui me vient de mon père et de mes ancêtres. Choisis mon maître Rûmî comme compagnon de route, afin que Dieu t'accorde le désir et la ferveur; car Rûmî distingue et connaît l'écorce et le noyau. Son pied se pose fermement sur la route qui mène à l'Ami. On a donné sur lui bien des explications, mais nul ne l'a vraiment compris. Son véritable sens nous a échappé, comme la gazelle. Les hommes ont appris à danser, avec leur corps, en récitant ses paroles, mais leurs yeux ne se sont pas ouverts à la danse de l'âme! La danse du corps fait tourbillonner la poussière, la danse de l'âme bouleverse les cieux; la science et la sagesse proviennent de la danse de l'âme, la terre et le ciel proviennent eux aussi de cette danse. Elle procure à l'individu le ravissement de Moïse; et grâce à elle la communauté devient l'héritière du Royaume! Apprendre la danse de l'âme, voilà ce qui importe; brûler tout ce qui n'est pas Dieu, cela importe seul. Tant que le coeur est enflammé de cupidité et de soucis, l'âme ne parvient pas à danser, ô mon fils! Le souci, c'est la faiblesse de la foi et la mélancolie; ô jeune homme, «le souci est la moitié de la vieillesse »! Le sais-tu? La cupidité « est la pauvreté présente ». Je suis l'esclave de celui qui sait se dominer lui-même. 0 toi qui es la paix de mon âme impatiente, si tu prends part à la danse de l'âme, je te dirai le secret de la religion de Mohammad; pour toi, jusque dans ma tombe, j'adresserai à Dieu des prières! | |
| | | Admin Admin
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Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Mohammed IQBAL Jeu 12 Mar - 12:59 | |
| MOHAMMAD IQBAL : A PROPOS DE NIETZSCHE AU DELA DES CIEUX
" Partout, l'Être est en lutte avec le non-Être, et nul ne connaît le secret de cette voûte tournante. Partout la mort porte le message de la vie. Oh! Heureux l'homme qui sait ce que c'est que la mort. Partout la vie est à bon marché comme le vent, elle est instable, mais est en quête de stabilité! Mes yeux ont vu cent mondes éphémères, jusqu'à ce que mon regard parvienne aux confins de la création. Dans chaque monde, j'ai vu une autre lune et d'autres Pléiades, d'autres coutumes, d'autres formes de vie! Le temps, dans chacun de ces mondes, s'écoulait comme un flot, ici lent, là plus rapide : en un lieu notre année équivalait à un mois, dans un autre, à un instant; ce qui était beaucoup en un monde était peu dans un autre. Notre esprit, dans un monde, était plein de talents, dans un autre monde, humble et méprisé !
Aux confins de ce monde contingent, se trouvait un homme à la voix pleine de passion : son regard était plus perçant que celui de l'aigle, son visage trahissait la passion qui embrasait son coeur. A chaque instant augmentait la fièvre dans son sein, et il avait sur les lèvres un vers qu'il répétait sans cesse : « Ni Gabriel, ni paradis, ni houri, ni Dieu, seulement une poignée de terre brûlée du désir du coeur! »
Je dis à Rûmî : « Qui est ce fou? » Il répondit : « C'est un sage allemand. Il se tient entre deux mondes; le chant de sa flûte est un chant antique. Cet Hallâj sans corde et sans gibet redisait de nouveau et différemment des paroles anciennes. Ses paroles étaient audacieuses et ses pensées élevées; les Occidentaux furent coupés en deux par le glaive de ses discours! Il ne trouva aucun compagnon dans ses extases : il était ivre de Dieu, on le prit pour un fou! Les intellectuels ne connaissent rien à l'amour et à l'ivresse ils le remirent aux mains des médecins. Chez ces derniers, il n'y a que fraude et qu'hypocrisie : malheur à l'homme ivre de Dieu qui naît en Europe! Avicenne ne tient compte que des traitements donnés dans les livres : on te perce une veine ou bien l'on te donne une pilule somnifère.
Nietzsche fut un Hallâj étranger à sa propre patrie; il échappa aux mollahs, mais les médecins le tuèrent!
Il n'y avait pas en Europe d'homme connaissant la Voie mystique; or, sa mélodie était trop puissante pour les cordes de son luth. Personne n'indiqua le chemin à ce voyageur, et cent accidents lui arrivèrent en cours de route. Il était une monnaie, et personne n'en fit l'essai; il était un théoricien de l'action, et personne n'en fit un homme d'action. Un amant qui se perd dans ses propres soupirs, un voyageur qui s'égare sur son propre chemin! Son ivresse brisa tous les flacons, il s'arracha de Dieu et à la fin de lui-même. Il voulait percevoir avec son oeil extérieur l'union de la Beauté et de la Puissance. Il voulait que jaillit de l'eau et de la terre ce fruit qui ne peut être produit que par le coeur seul. Ce qu'il cherchait, c'est le Degré de la Majesté divine, et ce niveau est au delà de la raison et de la sagesse. La vie est le commentaire des mystères du « Soi », Lâ et Illâ sont des étapes du Soi. Il s'arrêta au Lâ et ne parvint pas au Illâ, il disparut sans avoir compris le sens de « Serviteur de Dieu ». Embrassant les manifestations de Dieu, et pourtant en étant ignorant, comme le fruit est loin de la racine de l'arbre. Son oeil ne voulait voir que l'homme, et son cri audacieux était : « Où est l'Homme? » Sinon, il aurait éprouvé de la répugnance pour les êtres terrestres, et comme Moïse, il aurait aspiré à la Vision de Dieu ! Oh! S’il avait pu vivre au temps de Ahmad, afin de parvenir à la Joie éternelle! Sa raison était en discussion constante avec son Moi. Toi, suis ta propre route, car cette route est la meilleure. Avance maintenant, car voici un lieu où naissent les discours sans paroles." | |
| | | Admin Admin
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Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Mohammed IQBAL Jeu 12 Mar - 13:03 | |
| De son séjour en Europe, au début du 20ème siècle, de son dialogue avec la pensée occidentale (Nietzsche et Goethe), Mohammad Iqbal a retenu pour lui-même et ses contemporains musulmans que "l'originalité est le fondement de la création" et que "la vie ne se réforme pas au moyen de l'imitation." Tel est le message qu'il n'a cessé de développer dans une œuvre qui intéresse cependant aussi bien l'Orient que l'Occident. Car sa critique révolutionnaire de la pensée occidentale, au sens copernicien du terme, s'accompagne d'une volonté de "reconstruire la pensée religieuse de l'Islam", sous le signe unique de l'Amour, qui est, lui, d'Orient et d'Occident : "Quand l'amour accompagne l'intelligence, il devient l'architecte d'un autre univers.______________________
"L’homme de Dieu tombe du ciel comme l'éclair: le bois qu'il embrase, ce sont les villes et les plaines d'Orient et d'Occident. Nous sommes encore plongés dans les ténèbres de la création : mais lui coopère à l'oeuvre du Créateur. Il est Moïse, il est Jésus, il est Abraham, il est Mohammad, il est le Livre et Gabriel. C'est le soleil de l'univers des hommes au coeur pur. D'abord, il te brûle dans son feu, puis il t'enseigne la souveraineté. C'est sa brûlure qui fait de nous des hommes à l'âme limpide; sinon, nous ne sommes que les ébauches à demi effacées de la Création."
"Pour les Occidentaux, c'est l'intelligence qui organise la vie; pour les Orientaux, l'amour est le secret de l'univers. L'intelligence reconnaît Dieu par le moyen de l'amour, les oeuvres de l'amour trouvent en l'intelligence un fondement solide. Quand l'amour accompagne l'intelligence, il devient l'architecte d'un autre univers! Lève-toi, et dessine un monde nouveau, unis l'amour à l'intelligence. La flamme des Européens s'affaiblit, leurs yeux sont clairvoyants, mais leurs coeurs sont morts. Ils se sont blessés avec leurs propres armes, ils se sont tués à demi, ils sont devenus leur propre proie! Ne cherche pas la ferveur et l'ivresse dans leurs vignes, il n'y a pas pour eux d'avenir dans leurs cieux. La brûlure de la vie provient de ton feu, ton oeuvre est de créer un nouvel univers!"
Le cri de la Beauté éternelle
"Le calame de Dieu, parmi les images de beauté et de laideur, a dessiné pour chacun de nous celle qui lui convient. Qu'est-ce qu'« être », le sais-tu, ô homme noble? C'est participer à la beauté de l'Essence divine. Créer? C'est rechercher l'Aimé, c'est s'ouvrir soi-même à l'autre! Toute cette multitude tumultueuse d'êtres sans Notre Beauté ne serait jamais venue à l'existence! La vie est éphémère aussi bien qu'éternelle, elle n'est que créativité et brûlant désir! Es-tu vivant? Alors sois brûlant de ferveur, sois créateur, embrasse comme nous tous les horizons de l'univers. Renverse et brise tout ce qui n'est pas digne de toi, des profondeurs de ton être fais surgir un monde nouveau! Pour un homme libre, il est pénible de vivre dans le monde d'autrui. Celui qui ne possède pas de pouvoir créateur à Mes yeux n'est qu'un impie et un hérétique! Il ne participe pas à Ma Beauté, il n'a pas goûté aux fruits de la vie! 0 homme de Dieu! Sois acéré comme le glaive, sois toi-même l'arbitre de ton propre univers!" Mohammed IQBAL | |
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