Rénovation environnementale de la tour Eiffel: du verre et du vert
Par Thierry Noisette 12 octobre 2011 in Smartplanet.fr
Énergies solaire thermique, éolienne et hydraulique, récupération des eaux de pluie, éclairage, la rénovation du 1er étage de la tour Eiffel améliorera ses performances écologiques.
La tour Eiffel, monument emblématique de Paris et de la France, va connaître une grande rénovation de son premier étage, à 57 mètres d’altitude, ont annoncé la Ville de Paris et la Société d’exploitation de la Tour Eiffel (SETE, société d’économie mixte dont la ville est l’actionnaire majoritaire). Elle sera menée par le cabinet d’architectes Moatti et Rivière.
Ce chantier coûtera 25 millions d’euros HT, et doit durer 18 mois, de 2012 à l’été 2013.
L’aspect le plus spectaculaire des travaux, prévus sans fermeture de la Tour, sera le remplacement d’une partie du plancher, qui borde le grand vide central, par un sol de verre qui permettra de se balader presque dans les airs.
Accessibilité à toutes les personnes handicapées
Moins spectaculaire mais plus fondamental, pour un monument aussi visité (6,7 millions de visiteurs en 2010, 250 millions depuis l’ouverture en 1889), le premier étage sera (enfin) accessible à toutes les personnes handicapées. Jusqu’à maintenant, une grande partie n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.
Un aspect important de la rénovation sera l’amélioration de la performance énergétique de 30%. Au menu:
Protection solaire des nouveaux pavillons (accueil, ventes, restaurants…): la position des vitrages par rapport à la verticale et leur orientation, réduiront d’au moins 25% en été les apports thermiques internes de l’échauffement des façades, permettant des économies énergétiques liées à la climatisation.
Énergie solaire thermique: une production d’eau chaude solaire, couvrant en moyenne 50% des besoins en eau chaude sanitaire des deux pavillons, sera assurée par 4 panneaux solaires, d’une surface totale de 10 m2.
Énergie éolienne: 4 éoliennes à axe vertical seront installées au niveau de la plateforme technique sous le pavillon Ferrié. Elles ne dégageront aucune nuisance sonore ni visuelle, souligne la mairie. La production électrique est estimée à 8 000 kWh/an.
Énergie hydraulique: près de 40%, soit 12.000 m3, de la consommation d’eau potable de la tour Eiffel se fait au 1er étage. L’intégration de turbines au réseau d’adduction permettra de générer une source complémentaire de production d’électricité. La mini-centrale électrique produira 4.000 kW/an.
Récupération des eaux de pluie: une réserve d’eau pluviale, alternative à l’eau courante, sera installée sous le pavillon Ferrié. Elle alimentera les sanitaires du pavillon. Ce dispositif permet aussi d’économiser l’énergie nécessaire à l’alimentation des surpresseurs qui envoient l’eau dans les étages de la Tour.
Choix des énergies: les éclairages seront à 95% de type LED, présentant le double avantage d’une durée de vie optimisée et d’une faible consommation, souligne la SETE.
Rappelons qu’à l’origine, la tour Eiffel fut bâtie pour 20 ans, et sauvée entre autres à cause des expériences scientifiques qui y étaient réalisées. Que le monument le plus célèbre de France devienne maintenant aussi une vitrine de la construction durable est dans la continuité de son histoire, sous le signe de l’innovation.