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| Sujet: En Russie des ours déterrent les cadavres pour les dévorer Mar 28 Déc - 19:23 | |
| En Russie des ours déterrent les cadavres pour les dévorer
22.12.2010 paru dans The Guardian - Londres
De loin, on aurait dit un homme plutôt imposant, en manteau de fourrure, tendrement penché sur la tombe d’un être cher. Mais quand les deux femmes se sont approchées, elles ont réalisé que c’était un ours en train de manger un corps. Affolées, elles ont poussé des hurlements. L’animal s’est enfui dans les bois et les deux habitantes du village russe de Verkhni Tchov ont découvert une scène d’horreur. Les vêtements du macchabée étaient éparpillés sur les tombes voisines, rapporte le Moskovski Komsomolets, qui narre la scène, survenue fin octobre dans la république des Komis, près du cercle arctique. Les ours russes se sont mis à déterrer les corps enterrés dans les cimetières municipaux pour les dévorer, ont fait savoir les autorités. Leurs aliments habituels – champignons, baies et quelques grenouilles de temps en temps – sont en effet en voie de disparition.
Selon les autochtones, les ours se sont mis à chercher de quoi manger dans les villes et les villages – ils font les poubelles, volent les carottes dans les jardins et fouillent dans les décharges publiques. Un jeune homme s’est fait déchiqueter dans le centre de Syktyvkar, la capitale. “Cette année, ils ont vraiment faim. C’est un gros problème. Beaucoup ne survivront pas”, confie Simion Razmislov, vice-président de la Société de chasse et de pêche des Komis. D’après le WWF Russie, on avait assisté à un phénomène similaire il y a deux ans à Kandalakcha, en république de Carélie. “Il ne faut pas oublier que les ours mangent naturellement tout ce qu’ils trouvent. Dans les parcs nationaux des Etats-Unis et du Canada, il n’est pas question de laisser de la nourriture dans les tentes”, précise Macha Vorontsova, la directrice de l’International Fund for Animal Welfare (IFAW) de Russie.
“En Carélie, un ours a appris à ouvrir un cercueil et il a montré aux autres comment faire, ajoute-elle. Ils pigent plutôt vite.” Seule façon de se débarrasser des plantigrades : faire du bruit, avec des pétards par exemple, ou les abattre. Selon Macha Vorontsova, les ours, qui sont omnivores, “avaient largement de quoi manger” cet automne – les poissons et les fourmis, par exemple, ne manquaient pas.
S’ils s’en prennent aux cimetières, c’est qu’ils y trouvent facilement de quoi manger, un peu comme dans un réfrigérateur géant, estime-t-elle. La population des ours russes est relativement stable et compte de 120 000 à 140 000 individus. La plus grande menace qui pèse sur l’espèce n’est pas la famine mais l’homme : les VIP et les riches amateurs de parties de chasse ont décimé la plupart des grands mâles du Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe. Les braconniers chinois ont tué beaucoup de grands ours noirs près de la frontière pour vendre leurs griffes. Les autorités sont en train d’élaborer une législation visant à interdire la chasse à l’ours pendant la saison de reproduction. | |
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