Fernand Léger est l’un des peintres majeurs de l’entre-deux-guerres, dont l’œuvre est marquée par le cubisme (La Noce, 1911). Avec ses premiers Contrastes de formes, vers 1910, il mène « la bataille de la couleur libre par les contrastes », puis, lors de son expérience des tranchées au cours de la guerre de 14-18, produit des dessins de soldat-robots et d’éléments mécaniques, qui lui inspirent ensuite des tableaux où sont isolés des tubes, des triangles ou des sphères, peints de vives couleurs pures (Suivez la flèche, 1919). Le film Ballet mécanique, réalisé en 1924, est une extension cinématographique de ses recherches sur les formes géométriques. En 1925, Léger peut mettre à profit son talent de la composition dans la réalisation d’une commande de grandes peintures murales pour le Pavillon de l’Esprit nouveau, à l’Exposition des Arts décoratifs : son approche poétique des objets mécaniques va alors influencer Le Corbusier. Par la suite, les formes se font plus irrégulières et organiques. Exilé pendant la Seconde Guerre aux Etats-Unis, dont la modernité le fascine, l’artiste peint des Figures dans l’espace (acrobates, ouvriers...) et des Objets dans l’espace (clés, outils...) où couleurs et dessin sont dissociés. De retour en France, Léger revient à un certain classicisme et, membre du parti communiste, travaille sur des thèmes sociaux (Les Loisirs, ou Hommage à Louis David, 1943-1948). Il exécute de nombreuses œuvres monumentales sur différents supports (mosaïque, vitrail...), et réalise les peintures décoratives du siège de l’ONU à New York (1952), avant de s’éteindre trois ans plus tard.