IQBAL : Pour un monde heureux et solidaire de valeurs et d'esthétique
Vous êtes bien sur Iqbal le Forum à coeur ouvert.
Bienvenus chez vous !
IQBAL : Pour un monde heureux et solidaire de valeurs et d'esthétique
Vous êtes bien sur Iqbal le Forum à coeur ouvert.
Bienvenus chez vous !
IQBAL : Pour un monde heureux et solidaire de valeurs et d'esthétique
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Galerie
Les enfumades du colonialisme français Empty
Sondage
Quel est le meilleur écrivain algérien ?
 Mohammed Dib
 Malek Haddad
 Kateb Yacine
 Mouloud Mammeri
 Mouloud Feraoun
 Assia Djebbar
 Tahar Ouettar
 Abdelhamid Benhadouga
 Rachid Boudjedra
 Rachid Mimouni
 Yasmina Khadra
 Maissa Bey
 Ahlem Mosteghanemi
Voir les résultats


Les visiteurs d’Iqbal
relations
 
-17%
Le deal à ne pas rater :
SSD interne Crucial SSD P3 1To NVME à 49,99€
49.99 € 59.99 €
Voir le deal

 

 Les enfumades du colonialisme français

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin
Admin


Masculin
Localisation : Tahat
Qualité : Fondateur
Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.

Réputation : 72
Inscrit le : 21/10/2008

Les enfumades du colonialisme français Empty
MessageSujet: Les enfumades du colonialisme français   Les enfumades du colonialisme français EmptyDim 26 Avr - 16:15

Lors de l'envahissement de l'Algérie par le colonialisme français, sur trois points différents, trois officiers français, Cavaignac, Pélissier, Saint-Arnaud, firent périr trois tribus réfugiées dans des grottes en les brûlant et les asphyxiant vives. Trois tribus complètes : hommes, femmes, enfants.

De ces trois « enfumades », la plus connue, longtemps la seule connue, est la seconde, celle commise par Pélissier, parce qu’elle donna lieu à une interpellation du prince de la Moskova, le fils de Ney, à la Chambre des Pairs.
pelissierPelissier

Le 19 juin 1845, la tribu des Oued-Riah, chassée de ses villages par l’une de ces colonnes incendiaires dont nous avons vu la description chez Saint-Arnaud, se réfugie dans les grottes, toute la tribu, troupeaux compris. La colonne commandée par Pélissier[2] l’y poursuit et la somme de sortir. Celle-ci accepte : elle est même prête à verser comme rançon une importante somme d’argent, mais elle ne veut pas, lorsqu’elle sortira, être massacrée ; elle pose donc une seule condition : que les troupes françaises se retirent. Pélissier refuse. Puis, à trois heures de l’après-midi, il fait allumer, à chaque entrée des grottes, de vastes feux, qu’on alimentera et attisera sans répit tout le restant de la journée et toute la nuit, jusqu’à une heure avant le lever du jour.

Au matin, on entre. Un soldat a donné, dans une lettre, le récit de ce qu’il vit la nuit et le matin. « Quelle plume saurait rendre ce tableau ? Voir au milieu de la nuit, à la faveur de la lune, un corps de troupes français occupé à entretenir un feu infernal ! Entendre les sourds gémissements des hommes, des femmes, des enfants et des animaux ; le craquement des rochers calcinés s’écroulant, et les continuelles détonations des armes ! Dans cette nuit, il y eut une terrible lutte d’hommes et d’animaux ! Le matin, quand on chercha à dégager l’entrée des cavernes, un hideux spectacle frappa des yeux les assaillants. « J’ai visité les trois grottes, voici ce que j’y ai vu :

« A l’entrée, gisaient des bœufs, des ânes, des moutons ; leur instinct les avait conduits à l’ouverture de la grotte pour respirer l’air qui manquait à l’intérieur. Parmi ces animaux, et entassés sous eux, on trouvait des hommes, des femmes et des enfants. J’ai vu un homme mort, le genou à terre, la main crispée sur la corne d’un bœuf. Devant lui était une femme tenant son enfant dans ses bras. Cet homme, il était facile de le reconnaître, avait été asphyxié, ainsi que la femme, l’enfant et le bœuf, au moment où il cherchait à préserver sa famille de la rage de cet animal.

« Les grottes sont immenses ; on a compté 760 cadavres ; une soixantaine d’individus seulement sont sortis, aux trois quart morts ; quarante n’ont pu survivre ; dix sont à l’ambulance, dangereusement malades ; les dix derniers, qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus ; ils n’ont plus qu’à pleurer sur des ruines. » ( Christian, L’Afrique française, p. 142.)

Bugeaud


Crime de soudard subalterne ? Non ! Pélissier, qui en a porté jusqu’ici la responsabilité devant l’histoire, n’a été qu’un exécutant. La responsabilité remontait plus haut ; elle remonte directement au plus haut représentant de la France en Algérie, à celui qui, pendant sept années, fut, au nom de « la France », le maître à peu près absolu de l’Algérie, le gouverneur général Bugeaud[3], duc d’Isly ; celui-ci avait en effet envoyé à Pélissier l’ordre suivant ( Revue hebdomadaire, juillet 1911, article du général Derrécagaix.)

« Orléansville, 11 juin 1845 .Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéhas ! Fumez-les à outrance comme des renards. « Duc d’Isly »

« Imitez Cavaignac[4] » ordonnait Bugeaud. En effet, l’année précédente, Cavaignac, futur gouverneur général de la République en Algérie, futur emprisonné du 2 décembre, avait, lui aussi, le premier, enfumé « comme des renards » des Sbéhas réfugiés dans des grottes, « tribu vaincu », « tribu sans défense ».


Saint-Arnaud

Et deux mois après Pélissier, le 12 août 1845, Saint-Arnaud[5] à son tour, près de Ténès, transformait d’autres grottes en « un vaste cimetière » ; « 500 brigands » y furent enterrés. Le seul résultat de l’interpellation à la Chambre des Pairs fut que Saint-Arnaud tint, à la différence de Pélissier, soigneusement caché son exploit : « personne n’est descendu dans les cavernes ; personne… que moi… Un rapport confidentiel a tout dit au maréchal (Bugeaud), simplement, sans poésie terrible ni images. » ( Lettres du Maréchal Saint-Arnaud, tome II, p. 37.)

Ainsi, depuis le républicain Cavaignac, jusqu’aux futurs bonapartistes Pélissier et Saint-Arnaud, en passant par le monarchiste Bugeaud, les hommes les plus représentatifs de tous les clans de la bourgeoisie française ont trempé directement dans ces actes où culminent les deux caractères dominants de la conquête de l’Algérie : la lâcheté et la férocité.

Les enfumades du colonialisme français Pelissier
Portrait d'un assassin : Pélissier.
Revenir en haut Aller en bas
https://iqbal.forumalgerie.net
 
Les enfumades du colonialisme français
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les camps de regroupement du colonialisme français en Algérie
» ‘Arafa, tourisme de dévotion et néo colonialisme
» Notes d'un voyageur français sur l'Algérie et la Tunisie en 1784 (extraits)
» Mais ce qu'ils sont méchants ces Français ! lol
» Il pleut de la ..."hachakoum" sur un village français

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
IQBAL : Pour un monde heureux et solidaire de valeurs et d'esthétique :: CULTURE :: HISTOIRE-
Sauter vers: