Enseigner et écrire sont devenus ses deux credos, alors il s’intéressera à l’époque ottomane qui l’avait emballé et qui, à ses yeux, a été largement travestie par les historiens occidentaux. « Il fallait résoudre 3 ou 4 problèmes avant d’écrire une histoire dépassionnée. » Les historiens français, par exemple, avaient fait une sélection documentaire partisane, manifestement orientée qui a fait endosser aux Turcs tout ce qui n’allait pas en Algérie. A titre indicatif, la marine, pour eux, était une malédiction.
De leur point de vue, la marine n’était là que pour spolier les butins des Occidentaux. Quand on réunit toute cette production européenne de l’Algérie du XVIe - XVIIe S., qu’est-ce qu’on constate ? Que l’histoire de l’Algérie était en fait assimilée à celle de la piraterie que les captifs européens subissaient l’enfer à Alger, alors qu’il n’y avait aucune trace des captifs algériens retenus en Europe. « Par conséquent, il fallait revoir toute cette vision tronquée et fausse de l’histoire, en allant consulter les milliers d’archives à la Chambre de commerce de Marseille et au Quai d’Orsay. Comme l’historien est insatiable, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour faire le tour du Bassin méditerranéen, en commençant par Malte, qui a toujours été, sur le plan maritime, l’adversaire des Algériens. Puis ce fut au tour de l’Espagne, de la France…
In El Watan entretien avec Hamid Tahri