Flux | |
| | Un poème car à tout il faut un commencement | |
|
+16Sameera16 TOUT LE MONDE Lem Rima Taria Sapiens Rosa Moula Azzou25 PINK Chant_des_Oiseaux Nadya Princesse Fuego Melissa Petite brise Admin 20 participants | |
Auteur | Message |
---|
Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 2 Mai - 11:41 | |
| JE NE SAIS POURQUOI
Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
Mouette à l'essor mélancolique, Elle suit la vague, ma pensée, À tous les vents du ciel balancée, Et biaisant quand la marée oblique Mouette à l'essor mélancolique.
Ivre de soleil Et de liberté, Un instinct la guide à travers cette immensité. La brise d'été Sur le flot vermeil Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.
Parfois si tristement elle crie Qu'elle alarme au loin le pilote, Puis au gré du vent se livre et flotte Et plonge, et l'aile toute meurtrie Revole, et puis si tristement crie !
Je ne sais pourquoi Mon esprit amer D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. Tout ce qui m'est cher, D'une aile d'effroi Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
VERLAINE | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 5 Mai - 23:11 | |
| Ce qui n'a pas encore de nom Par Victor HUGO
Qui que tu sois, écoute : Il est.
Qu'est-il ?
Renonce ! L'ombre est la question, le monde est la réponse. Il est. C'est le vivant, le vaste épanoui ! Ce que contemple au loin le soleil ébloui, C'est lui. Les cieux, vous, nous, les étoiles, poussière ! Il est l'oeil gouffre, ouvert au fond de la lumière, Vu par tous les flambeaux, senti par tous les nids, D'où l'univers jaillit en rayons infinis. Il regarde, et c'est tout. Voir suffit au sublime. Il crée un monde rien qu'en voyant un abîme ; Et cet être qui voit, ayant toujours été, A toujours tout créé de toute éternité. Quand la bouche d'en bas touche à ce nom suprême, L'essai de la louange est presque lé blasphème. Pas d'explication donc ! Fais mettre à genoux Ta pensée, et deviens un regard, comme nous. Pourquoi chercher les mots où ne sont plus les choses ? Le vil langage humain n'a pas d'apothéoses. Ce qu'Il est, est à peine entrevu du tombeau. Il échappe aux mots noirs de l'ombre. On aurait beau Faire une strophe avec les brises éternelles, Et, pour en parfumer et dorer les deux ailes, Mettre l'astre dans l'une et dans l'autre la fleur, Et mêler tout l'azur à leur splendide ampleur, On ne peindrait pas Dieu. Songeur, qu'on le revête De bruit et d'aquilon, de foudre et de tempête ; Qu'on le montre éveillé, qu'on le montre dormant, Sa respiration soulevant doucement Toutes les profondeurs de toute l'étendue, Remuant la comète au fond des cieux perdue, Le vent sur son cheval, la mort sur son éclair, Et le balancement monstrueux de la mer, On ne le peindra pas. Lui ! Lui ! l'inamissible, L'éternel, l'incréé, l'imprévu, l'impossible, Il est. La taupe fouille et creuse, et l'aperçoit ; L'ombre dit à la taupe : es-tu sûre qu'il soit ? La taupe répond : Dieu ! Dieu de l'aigle est la proie. Suppose que sur terre un seul être en Dieu croie, Cet être, si jamais le soleil s'éclipsait, Remplacerait l'aurore. Et sais-tu ce que c'est Que le fauve ouragan, tonnant et formidable ? C'est, dans les profondeurs du gouffre inabordable, L'infini murmurant : je l'aime ! à demi-voix ; Quand l'étoile rayonne, elle dit : je le vois ! Tout le cri, tout le bruit et tout l'hymne de l'homme Avorte à dire Dieu ! Le baiser seul le nomme.
J'aime ! - | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 8 Mai - 13:17 | |
| AURORE Par George SAND
La nature est tout ce qu'on voit, Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime. Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit, Tout ce que l'on sent en soi-même.
Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne à celui qui l'aime, Elle est juste quand on y croit Et qu'on la respecte en soi-même. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle t'aime. La vérité c'est ce qu'on croit En la nature c'est toi-même. | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 11 Mai - 13:34 | |
| Seul le désir
Par José Martí Traduit par Jean Lamore
Seul le désir d'un naufragé pourrait Se comparer à mon désir : Lointain le ciel et profonde la mer ; À une âme sans amour, qui dans le tumulte De visage en visage, s'enquiert en vain De l'amante attardée, et halète livide.
Je connais, mères sans enfants, la torture De votre coeur ! je connais le malheureux Assoiffé, et l'affamé et celui qui porte Un mort dans ses entrailles ! J'étreins le vent ; Je supplie á voix haute, désespéré Je gémis, à l'ombre sourde je demande un baiser : De moi je ne sais rien. Je m'oublie. Je me réfugie Dans le désespoir : et entre les bras De la faim, à tant l'assiette, je m'éveille !
Je sais que des roses Piétinées á leur mort monte un gémissement ; Moi j'ai vu l'âme blême qui jaillit De l'herbe écrasée par le dur sabot Pareille à une larme ailée : je souffre De cette douleur de l'eau cristalline Que le soleil brûlant et dédaigneux dessèche.
Je sais de mortelles nausées et du désir De vider d'un seul coup son coeur anxieux, Comme sur la table le buveur fatigué Renverse la coupe de l'inutile vin. | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 13 Mai - 1:24 | |
| A la source des étoiles
Donnez mon pain Aux pauvres gens Donnez mes poèmes aux enfants Aux condamnés Ma liberté Aux amis Mes espérances Donnez mes armes Aux opprimés Donnez ma pitié Aux bourreaux Aux oiseaux Mes rêves fous Aux fleurs Mes larmes pour rosée Donnez donnez Donnez mon nom Donnez mon sang Mon avenir Laissez-moi seulement boire à la source des étoiles.
Ahmed Azeggah (Alger, 1966) | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 14 Mai - 12:19 | |
| LA TERRE VAINE - Extrait -
Par TS ELIOT
"Cité fantôme Sous le fauve brouillard d'une aurore hivernale: La foule s'écoulait sur le Pont de Londres: tant de gens... Qui eût dit que la mort eût défait tant de gens? Des soupirs s'exhalaient, espacés et rapides, Et chacun fixait son regard devant ses pas. S'écoulait, dis-je, à contre-pente, et dévalait King William Street, Vers où Sainte-Marie Woolnoth comptait les heures Avec un son éteint au coup final de neuf. Là j'aperçus quelqu'un et le hélai: «Stetson! «Toi qui fus avec moi dans la flotte à Mylae! «Ce cadavre que tu plantas l'année dernière dans ton jardin, «A-t-il déjà levé? Va-t-il pas fleurir cette année? «Ou si la gelée blanche a dérangé sa couche? «Oh keep the Dog far hence, that's friend to men, «Or with his nails he'll dig up again! «Hypocrite lecteur!... mon semblable!... mon frère!...» " "Unreal City, Under the brown fog of a winter dawn, A crowd flowed over London Bridge, so many, I had not thought death had undone so many. Sighs, short and infrequent, were exhaled, And each man fixed his eyes before his feet. Flowed up the hill and down King William Street, To where Saint Mary Woolnoth kept the hours With a dead sound on the final stroke of nine. There I saw one I knew, and stopped him, crying: 'Stetson! 'You who were with me in the ships et Mylae! 'That corpse you planted last year in your garden, 'Has it begun to sprout? Will it bloom this year? 'Or has the sudden frost disturbed its bed? 'Oh keep the Dog far hence, that's friend to men, 'Or with his nails he'll dig up again! 'You! hypocrite lecteur! - mon semblable, - mon frère!' " | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 14 Mai - 12:24 | |
| Se sentir littéralement balayé par un torrent d'images fragmentées, de citations et d'allusions allant de la Terre Gaste de la légende arthurienne, à la Bible, aux textes sacrés du Bouddhisme et aux grands poètes comme Dante, Shakespeare, Baudelaire ou Nerval... Se perdre entre la force imprécatoire du texte anglais originel (le choix d'une édition bilingue s'impose!), les innombrables écarts vers l'Italien, l'Allemand ou le Français ou encore ce très long cortège de notes où l'auteur a entrepris d'éclairer bon nombre des allusions et citations dont son texte est truffé... Tel est le sort qui attend presque immanquablement le lecteur de "La terre vaine". T.S. Eliot s'est sans doute donné bien de la peine, dans ses notes, pour mettre l'accent sur la réflexion philosophique ou religieuse qui sous-tend son poème, cette quête de rédemption qui passe par une traversée du désert et une mort symbolique. Mais cela ne serait rien sans la force étonnante de ses images, leur impact visuel réel, leur charge d'inquiétude, l'énergie qui se dégage de leur prolifération... Une énergie instinctive et authentique qui fait de "La terre vaine" bien plus qu'un collage de fragments empruntés ici et là: une des grandes oeuvres poétiques du XXème siècle. | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 17 Mai - 11:02 | |
| LE BONHEUR
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite, dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite, sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite, sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite, de pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé !
Extrait de "Ballades du beau hasard" Paul FORT (1872 - 1963) | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 17 Mai - 11:10 | |
| L’ILLUSION DE LA DÉSILLUSION
Quel affreux désordre de sentiments C’est le mica non c’est la Mi-Carême Quel affreux désordre de sentiments Où sont mes amis où sont mes amants … Électro-aimants Me suive qui m’aime Enfer et tourments C’est l’Ami Carême
Louis ARAGON (1897 - 1982) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 19 Mai - 18:53 | |
| Assaruf / Pardon
Pardon mes amis, pardon mes frères, vous ai-je peut être offensés vous demandant de préserver cette alliance aujourd’hui réalisée et de la choyer dans vos cœurs comme nous venons de le faire.
Pardon mes amis, pardon mes frères, j’aurais tant aimé fixer cet instant mais hélas devant moi ma route m’attend.
Aussi ne revient-il pas à nous tous de demeurer unis et par ce fait, éterniser cette magie ensemble ressentie ?
Si par la pensée j’ai péché, Si par la parole j’ai fauté, je vous demande alors pardon, à vous mes frères et à dieu .
Baly Othmani |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 19 Mai - 22:03 | |
| Ah, Nadia, il est trop triste ce poème, surtout si l'on sait que son auteur est mort tragiquement, Allah yarhmou. | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 19 Mai - 22:07 | |
| Un matin Par Emile Verhaeren
Dès le matin, par mes grand-routes coutumières Qui traversent champs et vergers, Je suis parti clair et léger, Le corps enveloppé de vent et de lumière.
Je vais, je ne sais où. Je vais, je suis heureux ; C’est fête et joie en ma poitrine ; Que m’importent droits et doctrines, Le caillou sonne et luit, sous mes talons poudreux ; Je marche avec l’orgueil d’aimer l’air et la terre, D’être immense et d’être fou Et de mêler le monde et tout À cet enivrement de vie élémentaire. Ô les pas voyageurs et clairs des anciens dieux ! Je m’enfouis dans l’herbe sombre Où les chênes versent leurs ombres Et je baise les fleurs sur leurs bouches de feu. Les bras fluides et doux des rivières m’accueillent ; Je me repose et je repars, Avec mon guide : le hasard, Par des sentiers sous bois dont je mâche les feuilles. Il me semble jusqu’à ce jour n’avoir vécu Que pour mourir et non pour vivre : Oh quels tombeaux creusent les livres Et que de fronts armés y descendent vaincus ! Dites, est-il vrai qu’hier il existât des choses, Et que des yeux quotidiens Aient regardé, avant les miens, Se pavoiser les fruits et s’exalter les roses. Pour la première fois, je vois les vents vermeils Briller dans la mer des branchages, Mon âme humaine n’a point d’âge ; Tout est jeune, tout est nouveau, sous le soleil. J’aime mes yeux, mes bras, mes mains, ma chair, mon torse Et mes cheveux amples et blonds, Et je voudrais, par mes poumons, Boire l’espace entier pour en gonfler ma force. Oh ces marches à travers bois, plaines, fossés, Où l’être chante et pleure et crie Et se dépense avec furie Et s’enivre de soi ainsi qu’un insensé !
| |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 21 Mai - 13:50 | |
| MIDI. 1852 Extrait Des Poèmes Antiques Par Leconte De Lisle Ce poème a été écrit en 1852 et publié dans les poèmes antiques sous la rubrique Poésies Diverses. Il a eu un succès considérable ce qui d'ailleurs agaçait Leconte De Lisle qui lui préférait d'autres poèmes qu'ils pensait plus en accord avec la conception parnassienne.
Ceci constitue pourtant un magnifique exemple de la puissance poétique du poète. La versification est, comme presque toujours avec Leconte De Lisle, spectaculaire. Rien n'est laissé au hasard et la force évocatrice de l'ensemble est saisissante. Leconte De Lisle décrit une nature grandiose pleine de mystères mais aussi pleine d'indifférence.
Ce qui est moins typique par contre est la présence de l'homme que le poète apostrophe dans les trois dernières strophes. C'est cet apostrophe, peut-être, qui constituait la source de l'irritation du poète, parce qu'elle s'éloignait trop de l'impassibilité tant prôné par lui même et dont il a fait une des règles d'or du Parnasse.
Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ; La Terre est assoupie en sa robe de feu.
L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ; La lointaine forêt, dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.
Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée, Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ; Pacifiques enfants de la Terre sacrée, Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.
Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante, Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux, Une ondulation majestueuse et lente S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.
Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes, Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais, Et suivent de leurs yeux languissants et superbes Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.
Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume, Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume : Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.
Mais si, désabusé des larmes et du rire, Altéré de l'oubli de ce monde agité, Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire, Goûter une suprême et morne volupté,
Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ; Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ; Et retourne à pas lents vers les cités infimes, Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.
| |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 21 Mai - 13:56 | |
| Le vent d'été Maurice Rollinat Le vent d'été baise et caresse La nature tout doucement : On dirait un souffle d'amant Qui craint d'éveiller sa maîtresse.
Bohémien de la paresse, Lazzarone du frôlement, Le vent d'été baise et caresse La nature tout doucement.
Oh ! quelle extase enchanteresse De savourer l'isolement, Au fond d'un pré vert et dormant Qu'avec une si molle ivresse Le vent d'été baise et caresse !
| |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 25 Mai - 2:24 | |
| Demain, dès l'aube... Victor Hugo
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
| |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 29 Mai - 0:20 | |
| IL PLEURE DANS MON COEUR de Paul Verlaine
Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur ma ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur.
Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s' ennuie, Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s' écoeure. Quoi ! nulle trahison ?... Ce deuil est sans raison.
C' est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon coeur a tant de peine ! | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 1 Juin - 1:15 | |
| Ce poème d'Alfred de Vigny, fut l'un des premiers que mon père m'a présenté et appris. J'ai eu à le lire dans la célèbre Collection Lagarde et Michard. Je me souviendrai toujours de ce portrait de Vigny en uniforme rouge.
La mort du loup
Les nuages couraient sur la lune enflammée Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée, Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon. Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon, Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes, Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes, Nous avons aperçu les grands ongles marqués Par les loups voyageurs que nous avions traqués. Nous avons écouté, retenant notre haleine Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement La girouette en deuil criait au firmament ; Car le vent élevé bien au dessus des terres, N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires, Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés, Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés. Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête, Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt, Lui que jamais ici on ne vit en défaut, A déclaré tout bas que ces marques récentes Annonçait la démarche et les griffes puissantes De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux. Nous avons tous alors préparé nos couteaux, Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches, Nous allions pas à pas en écartant les branches. Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient, J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient, Et je vois au delà quatre formes légères Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères, Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux, Quand le maître revient, les lévriers joyeux. Leur forme était semblable et semblable la danse ; Mais les enfants du loup se jouaient en silence, Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi, Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi. Le père était debout, et plus loin, contre un arbre, Sa louve reposait comme celle de marbre Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus. Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées. Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris, Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ; Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante, Du chien le plus hardi la gorge pantelante Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer, Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles, Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles, Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé, Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé. Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde. Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde, Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ; Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant. Il nous regarde encore, ensuite il se recouche, Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche, Et, sans daigner savoir comment il a péri, Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.
J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre, Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois, Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois, Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ; Mais son devoir était de les sauver, afin De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim, A ne jamais entrer dans le pacte des villes Que l'homme a fait avec les animaux serviles Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher, Les premiers possesseurs du bois et du rocher.
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes, Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes ! Comment on doit quitter la vie et tous ses maux, C'est vous qui le savez, sublimes animaux ! A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. - Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur ! Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive, A force de rester studieuse et pensive, Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté. Gémir, pleurer, prier est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. " | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 1 Juin - 1:25 | |
| Sur un autre registre , Vigny a su aussi chanter l'amour : en mer!
Le Bateau
Viens sur la mer, jeune fille; Sois sans effroi. Viens, sans trésor, sans famille, Seule avec moi. Mon bateau sur les eaux brille; Vois ses mâts, vois Son pavillon et sa quille Ce n'est rien qu'une coquille Mais j'y suis roi.
II
Que l'eau s'élève et frissonne De toutes parts; Que le vent tourne et bourdonne Dans ses brouillards; Aux flots comme au vent j'ordonne. Plus de regards, Plus de murs qui t'environne! Personne avec nous, personne! Que les hasards!
III
Pour l'esclave, Dieu fit la terre O ma beauté! Mais pour l'homme libre et austère L'immensité! Chaque flot sait un mystère De volupté.
Leur soupir involontaire Veut dire: Amour solitaire Et Liberté! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 1 Juin - 18:36 | |
| Une larme coule Sur mon visage Une journée s'écoule Sans voir ton image Je ne sais pas pourquoi Ca c'est terminé comme ça La vie l'a voulue ainsi C'est bel et bien fini J'ai du mal a l'accepter Malgré mes airs, je suis blessée Au plus profond de mon coeur Cette blessure me fais peur Je pensais t'avoir oublié Mais je ne cesse de penser A nos moments passés A notre bonheur inachevé A nous, mais c'est terminé.
Inconnu |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| | | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 7 Juin - 19:00 | |
| SPLEEN Paul Verlaine
Les roses étaient toutes rouges Et les lierres étaient tout noirs.
Chère, pour peu que tu ne bouges, Renaissent tous mes désespoirs.
Le ciel était trop bleu, trop tendre, La mer trop verte et l'air trop doux.
Je crains toujours, - ce qu'est d'attendre ! Quelque fuite atroce de vous. Du houx à la feuille vernie Et du luisant buis je suis las,
Et de la campagne infinie Et de tout, fors de vous, hélas !
| |
| | | Azzou25 Esthète
Localisation : FEL KEBDA Réputation : 41 Inscrit le : 25/02/2009
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 14 Juin - 16:59 | |
| Quand ?
Quand le ciel arrachera mon âme, Quand la terre m’avalera comme tout homme. Quand mes parents partiront aux cieux, Sans même me dire à dieu. Quand mes frères et sœurs m’abandonneront, Quand mes amis me trahiront. Quand la vérité me traitera de lâche, Quand le mensonge rendra l’univers sèche. Quand un de ces jours arrive, Sache qu’un bout de toi a rejoint l’autre rive.
Quand la souffrance se fera construire le château, Quand le bateau de la misère chavira sous l’eau. Quand la joie et la peine ceux tiendront comme des frères, Quand l’arrogance et la haine seront moins fières. Quand le pacifisme ne sera plus considère comme une faiblesse, Quand la société ne se tiendra qu’à l’œuvre de tous un chacun, et non à sa classe. Quand les ennemis d’hier devenaient des meilleurs amis, Quand l’égoïste arrêtera de penser qu’a lui. Quand un des ces événements se produit, Garde un grand espoir que demain sera beaucoup mieux qu’aujourd’hui.
Quand les hommes comprendront l’absurdité de la guerre, Quand la terre reconnaîtrait la paix comme sa sœur. Quand l’arbre de l’amour naîtra dans chacun, Quand la différence de la religion, la couleur de peau, ou la culture ne choque aucun. Quand les démons du passé ne roderont plus dans aucune tête, Quand les humains se montrerons honnêtes. Quand le monde n’aura plus de frontière, Quand ces barrières seront brisées, nous pouvons en être fière. Quand l’âme de violence disparaissait, Quand le labeur des ouvriers se reconnaissait. Quand ces choses arrivèrent un jour à se réaliser, Ne t’en fais pas pour l’avenir, car il sera sans doute humanisé. | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 14 Juin - 17:09 | |
| Belles lignes d'espoir, merci Azzou. | |
| | | Admin Admin
Localisation : Tahat Qualité : Fondateur Humeur : Vous n'avez aucune chance mais saisissez là.
Réputation : 72 Inscrit le : 21/10/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 29 Juin - 15:05 | |
| Pour mon dix millième message, je l'ai voulu sous la forme de ce beau poème Se voir le plus possible ...
Se voir le plus possible et s'aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge, Vivre à deux et donner son cœur à tout moment ;
Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge, Faire de son amour un jour au lieu d'un songe, Et dans cette clarté respirer librement - Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême, C’est vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci, C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.
Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème, Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci : Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
Alfred de Musset | |
| | | Chant_des_Oiseaux Esthète
Réputation : 0 Inscrit le : 03/11/2008
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 20 Juil - 23:24 | |
| Voilà un poeme que j'ai eaucoup aimé.. de Rudyard Kipling. Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie, Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties, Sans un geste et sans un soupir, Si tu peux être amant sans être fou d'amour, Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre, Et te sentant haï sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre, Si tu peux supporter d'entendre tes paroles, Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles, Sans mentir toi-même d'un mot, Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, Et si tu peux aimer tous tes amis en frères, Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi, Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver sans laisser ton rêve être ton maître, Penser, sans n'être qu'un penseur, Si tu sais être dur sans jamais être en rage, Si tu sais être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant, Si tu peux rencontrer triomphe après défaite, Et recevoir ces deux menteurs d'un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête, Lorsque tous les autres les perdront, Alors les rois, les dieux, la chance et la victoire, Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et ce qui vaut bien mieux que les rois et la gloire, Tu seras un homme, mon fils. je passerais bientot pour lire vos jolis poemes, nchallah | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement | |
| |
| | | | Un poème car à tout il faut un commencement | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |