Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 27 Déc - 18:34
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 27 Déc - 19:09
Bonsoir, J'aime bien tous ces poèmes mais comment savoir si tel poème qu'on voudrait proposé n'a pas été déjà posté? Y-at-il un index dans ce forum ?
Ophélie
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir
Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile : - Un chant mystérieux tombe des astres d'or
O pâle Ophélia ! belle comme la neige ! Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté ! C'est que les vents tombant des grand monts de Norvège T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure, À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits, Que ton cœur écoutait le chant de la Nature Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle, Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ; C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle, Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! Tu te fondais à lui comme une neige au feu : Tes grandes visions étranglaient ta parole - Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ; Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles, La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 27 Déc - 19:40
Les poèmes sont comme les jours, toujours les mêmes et à chaque fois renouvelés. Laisse donc le soleil se lever chaque jour, n'est ce pas, à chaque fois, nous qui le regardons de manière différente ?
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 27 Déc - 19:51
Ya akhi, ma grand mère me disait: Ya benti el m3awda fil 3adjin...
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 28 Déc - 19:56
Le portrait d'un oiseau de Jacques Prévert
Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte, Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau, Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin.
Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après, Ne pas se décourager : attendre.
Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage, fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau, Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil, le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été. Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 29 Déc - 11:50
Pour toi Rawya
Ainsi est la vie
Comme des vagues vers une côte se dirigeant, défile la vie sous le regard du temps impassible qui, à l’usure emporte les chairs. Griffures du destin déchirant bien des cœurs abandonnés.
Les uns s’en vont vers la lumière sur un dernier souffle, un râle brûlant semant le désespoir, Et coulent les peines en rivières au goût amer.
Les autres se blottissent dans des bras secours attendant que s’ouvrent les yeux sur un souffle d’espoir.
Ainsi est faite la vie. A la lumière d’une bougie joyeuse et larmoyante, nous rions ou pleurons, en traversant le temps ainsi éclairé dans ce parcours au pas long ou court qui lentement perd de son éclat jusqu’à disparaître………..Nuit. Fialyne
Texte extrait de mon recueil : LA FEUILLE ROUGE DU SAULE PLEUREUR'
Oui je me souviens de ce film quand sur la chaine unique on voyait et revoyait au point d'apprendre par coeur. J'essayerai de voir attentivement, c 'est promis.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 29 Déc - 13:47
Fialyne a écrit:
Pour toi Rawya
Ainsi est la vie
Comme des vagues vers une côte se dirigeant, défile la vie sous le regard du temps impassible qui, à l’usure emporte les chairs. Griffures du destin déchirant bien des cœurs abandonnés.
Les uns s’en vont vers la lumière sur un dernier souffle, un râle brûlant semant le désespoir, Et coulent les peines en rivières au goût amer.
Les autres se blottissent dans des bras secours attendant que s’ouvrent les yeux sur un souffle d’espoir.
Ainsi est faite la vie. A la lumière d’une bougie joyeuse et larmoyante, nous rions ou pleurons, en traversant le temps ainsi éclairé dans ce parcours au pas long ou court qui lentement perd de son éclat jusqu’à disparaître………..Nuit. Fialyne
Texte extrait de mon recueil : LA FEUILLE ROUGE DU SAULE PLEUREUR'
MERCI Fialyne ! le titre est trés significatif "LA FEUILLE ROUGE DU SAULE PLEUREUR"
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 29 Déc - 18:42
« Sois tranquille, cela viendra ! » par Philippe Jaccottet
Sois tranquille, cela viendra ! Tu te rapproches, tu brûles ! Car le mot qui sera à la fin du poème, plus que le premier sera proche de ta mort, qui ne s'arrête pas en chemin.
Ne crois pas qu'elle aille s'endormir sous des branches ou reprendre souffle pendant que tu écris. Même quand tu bois à la bouche qui étanche la pire soif, la douce bouche avec ses cris
doux, même quand tu serres avec force le noeud de vos quatre bras pour être bien immobiles dans la brûlante obscurité de vos cheveux,
elle vient, Dieu sait par quels détours, vers vous deux, de très loin ou déjà tout près, mais sois tranquille, elle vient : d'un à l'autre mot tu es plus vieux.
(L'Effraie, éditions Gallimard)
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 30 Déc - 17:12
Salem el messa a Allah ey keberna a3la eddine wa ta3a.
Un beau sonnet sur la vieillesse, e, fait le compte à rebours commence à partir de 25ans; à petits pas s'installe. Merci
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 30 Déc - 17:30
Fialyne a écrit:
Salem el messa a Allah ey keberna a3la eddine wa ta3a.
Un beau sonnet sur la vieillesse, e, fait le compte à rebours commence à partir de 25ans; à petits pas s'installe. Merci
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 31 Déc - 16:31
Merci à vous Fialyne.
Auld Lang Syne par Robert Burns
Connu en français sous le nom de Ce n'est qu'un au revoir, Auld lang syne signifie en scots (dialecte Lallans) « Depuis longtemps », « Les jours passés d'il y a longtemps », « Les jours d'antan », ou aussi « l'Amitié de vieille date ». Ce chant est souvent repris à la fin de l'année.
On doit la transcription et la publication de cette antique ballade écossaise au poète Robert Burns à la fin du XVIIIe siècle, à partir de fragments d'une chanson écossaise plus ancienne.
Should auld acquaintance be forgot And never brought to mind? Should auld acquaintance be forgot And days of auld lang syne?
For auld lang syne, my dear For auld lang syne We'll take a cup o'kindness yet For auld lang syne
We twa hae run about the braes And pou'd the gowans fine But we've wander'd mony a weary fitt Sin' auld lang syne.
We twa hae paidl'd in the burn Frae morning sun till dine But seas between us braid hae roar'd Sin' auld lang syne.
And there's a hand, my trusty feire And gie's a hand o' thine And we'll tak a right gude-willie waught For auld lang syne.
And surely ye'll be your pint-stowp And surely I'll be mine And we'll tak a cup o'kindness yet For auld lang syne.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 2 Jan - 12:19
La Paix Jean KOBS
Bien que, pour mon repos, j’habite les hauteurs, Comme pour mieux sentir le soir des jours descendre, Sur ce corps qui trop tôt ne sera plus que cendre, Je veux créer avant de voir le Créateur.
Puisqu’est fini mon temps de vieux prédicateur N’ayant plus rien à dire, à présent je dois tendre À cette écoute en moi de la voix grave et tendre Où l’Éternel enfin me parle avec splendeur.
Je voudrais tout noter avant de disparaître Tout ce que j’ai saisi du mystère de l’être À l’heure des adieux à ce monde changeant.
Comme aussi je voudrais dire ma gratitude Au cœur à qui je dois la douceur de ce chant Modulé dans la paix et dans la solitude.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 8 Jan - 18:58
Sagesse I - III Verlaine
Qu'en dis-tu, voyageur, des pays et des gares ? Du moins as-tu cueilli l'ennui, puisqu'il est mûr, Toi que voilà fumant de maussades cigares, Noir, projetant une ombre absurde sur le mur ?
Tes yeux sont aussi morts depuis les aventures, Ta grimace est la même et ton deuil est pareil : Telle la lune vue à travers des mâtures, Telle la vieille mer sous le jeune soleil,
Tel l'ancien cimetière aux tombes toujours neuves ! Mais voyons, et dis-nous les récits devinés, Ces désillusions pleurant le long des fleuves, Ces dégoûts comme autant de fades nouveau-nés,
Ces femmes ! Dis les gaz, et l'horreur identique Du mal toujours, du laid partout sur tes chemins, Et dis l'Amour et dis encore la Politique Avec du sang déshonoré d'encre à leurs mains.
Et puis surtout ne va pas t'oublier toi-même Traînassant ta faiblesse et ta simplicité Partout où l'on bataille et partout où l'on aime, D'une façon si triste et folle, en vérité !
A-t-on assez puni cette lourde innocence ? Qu'en dis-tu ? L'homme est dur, mais la femme ? Et tes pleurs, Qui les a bus ? Et quelle âme qui les recense Console ce qu'on peut appeler tes malheurs ?
Ah les autres, ah toi ! Crédule à qui te flatte, Toi qui rêvais (c'était trop excessif, aussi) Je ne sais quelle mort légère et délicate ! Ah toi, l'espèce d'ange avec ce vœu transi !
Mais maintenant les plans, les buts ? Es-tu de force, Ou si d'avoir pleuré t'a détrempé le coeur ? L'arbre est tendre s'il faut juger d'après l'écorce, Et tes aspects ne sont pas ceux d'un grand vainqueur.
Si gauche encore ! avec l'aggravation d'être Une sorte à présent d'idyllique engourdi Qui surveille le ciel bête par la fenêtre Ouverte aux yeux matois du démon de midi.
Si le même dans cette extrême décadence ! Enfin ! - Mais à ta place un être avec du sens, Payant les violons voudrait mener la danse, Au risque d'alarmer quelque peu les passants.
N'as-tu pas, en fouillant les recoins de ton âme, Un beau vice à tirer comme un sabre au soleil, Quelque vice joyeux, effronté, qui s'enflamme Et vibre, et darde rouge au front du ciel vermeil ?
Un ou plusieurs ? Si oui, tant mieux ! Et pars bien vite En guerre, et bats d'estoc et de taille, sans choix Surtout, et mets ce masque indolent où s'abrite La haine inassouvie et repue à la fois...
Il faut n'être pas dupe en ce farceur de monde Où le bonheur n'a rien d'exquis et d'alléchant S'il n'y frétille un peu de pervers et d'immonde, Et pour n'être pas dupe il faut être méchant.
- Sagesse humaine, ah, j'ai les yeux sur d'autres choses, Et parmi ce passé dont ta voix décrivait L'ennui, pour des conseils encore plus moroses, Je ne me souviens plus que du mal que j'ai fait.
Dans tous les mouvements bizarres de ma vie, De mes " malheurs " , selon le moment et le lieu, Des autres et de moi, de la route suivie, Je n'ai rien retenu que la grâce de Dieu.
Si je me sens puni, c'est que je le dois être. Ni l'homme ni la femme ici ne sont pour rien. Mais j'ai le ferme espoir d'un jour pouvoir connaître Le pardon et la paix promis à tout Chrétien.
Bien de n'être pas dupe en ce monde d'une heure, Mais pour ne l'être pas durant l'éternité, Ce qu'il faut à tout prix qui règne et qui demeure, Ce n'est pas la méchanceté, c'est la bonté.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 11 Jan - 17:15
A la lumière
Par Anatole France
Dans l'essaim nébuleux des constellations, Ô toi qui naquis la première, Ô nourrice des fleurs et des fruits, ô Lumière, Blanche mère des visions,
Tu nous viens du soleil à travers les doux voiles Des vapeurs flottantes dans l'air : La vie alors s'anime et, sous ton frisson clair, Sourit, ô fille des étoiles !
Salut ! car avant toi les choses n'étaient pas. Salut ! douce ; salut ! puissante. Salut ! de mes regards conductrice innocente Et conseillère de mes pas.
Par toi sont les couleurs et les formes divines, Par toi, tout ce que nous aimons. Tu fais briller la neige à la cime des monts, Tu charmes le bord des ravines.
Tu fais sous le ciel bleu fleurir les colibris Dans les parfums et la rosée ; Et la grâce décente avec toi s'est posée Sur les choses que tu chéris.
Le matin est joyeux de tes bonnes caresses ; Tu donnes aux nuits la douceur, Aux bois l'ombre mouvante et la molle épaisseur Que cherchent les jeunes tendresses.
Par toi la mer profonde a de vivantes fleurs Et de blonds nageurs que tu dores. Au ciel humide encore et pur, tes météores Prêtent l'éclat des sept couleurs.
Lumière, c'est par toi que les femmes sont belles Sous ton vêtement glorieux ; Et tes chères clartés, en passant par leurs yeux, Versent des délices nouvelles.
Leurs oreilles te font un trône oriental Où tu brilles dans une gemme, Et partout où tu luis, tu restes, toi que j'aime, Vierge comme en ton jour natal.
Sois ma force, ô Lumière ! et puissent mes pensées, Belles et simples comme toi, Dans la grâce et la paix, dérouler sous ta foi Leurs formes toujours cadencées !
Donne à mes yeux heureux de voir longtemps encor, En une volupté sereine, La Beauté se dressant marcher comme une reine Sous ta chaste couronne d'or.
Et, lorsque dans son sein la Nature des choses Formera mes destins futurs, Reviens baigner, reviens nourrir de tes flots purs Mes nouvelles métamorphoses.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 16 Jan - 21:31
Je ne sais pas, je l'espère, souvent les choses ne sont pas du tout ce qu'on pense, parfois les révoltes populaires sont déclenchées à dessein et à des fins bien différentes de celles que nous croyons.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 5 Fév - 17:46
Le poème Jean LAHOR (1840-1909)
Le soleil est ma chair, le soleil est mon coeur, Le coeur du ciel, mon coeur saignant qui vous fait vivre, Le soleil, vase d'or, où fume la liqueur De mon sang, est la coupe où la terre s'enivre.
Les astres sont mes yeux, mes yeux toujours ouverts, Toujours dardant sur vous leurs brûlantes prunelles, Et mes grands yeux aimants versent sur l'univers, Sur vos amours sans fin, leurs clartés éternelles.
Les vents sont mes soupirs, les vents sont mes baisers, Je suis le souffle, l'air, et vous êtes la flamme, Et vous êtes pareils aux charbons embrasés, Quand, l'été, mes soupirs ont passé sur votre âme.
Les fleurs sont mes désirs, les fleurs de toutes parts Tendent vers vous leurs longs regards pleins de délices, Les fleurs sont mes désirs, les fleurs sont mes regards, Et vous buvez mon rêve au fond de leurs calices.
Je suis l'amour, l'amour, qui soulève les flots, Et trouble et fait vibrer les océans immenses, Et la chaleur, par qui les germes sont éclos, Et le printemps, qui fait fécondes les semences.
Je suis dans tout, je suis la fraîcheur de la nuit, Et je suis dans l'éther la lune qui vous aime, Et l'ouragan aussi, l'éclair brûlant qui luit, Car la création entière est mon poème,
Est un poème étrange où se mêlent des pleurs, Et dont vous, ô mortels, vous êtes les pensées, Ô vous qui partagez ma joie et mes douleurs, Et l'ennui des éternités déjà passées.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement