Les fortes précipitations ont empêché la circulation sur plusieurs axes
in Le Temps d'Algérie 07-11-2010
D'importants dégâts ont été causés par les fortes pluies qui se sont abattues hier dans la matinée sur la région d'Alger. La pluie ? Non. C'est la bêtise de l'homme qui a encore fait parler d'elle.
Hier, dans la matinée, les pluies qui se sont abattues sur la capitale ont donné naissance à diverses situations que les citoyens auraient sans doute préféré éviter.
C'est ainsi que les eaux de pluie ont submergé de nouvelles routes fraîchement réceptionnées, et d'autres mises en circulation il y a peine cinq ans.
Ce qui n'a pas manqué de se répercuter sur la circulation automobile devenue carrément impossible sur certains tronçons. De nature voyageuse, les eaux de pluie n'ont pu trouver leurs exutoires naturels. Avaloirs et fossés étaient bouchés sur des dizaines de kilomètres de routes, et plusieurs trémies étaient pratiquement inondées. C'était la paralysie dans plusieurs communes et quartiers d'Alger.
Ainsi, c'est tout le périmètre d'Alger-ouest qui s'est trouvé sinistré. Les conduites d'eau ont été envahies par la boue et les gravats. A cause du manque d'entretien dans ce secteur, les conséquences ont été fâcheuses : des centaines d'automobilistes ont été bloqués. Ils ne pouvaient continuer à rouler en raison de l'accumulation des eaux en différents points. Image terrifiante. Une voiture a été noyée par des vagues d'eau. Son conducteur a eu le réflexe de s'enfuir avant que le véhicule ne soit entraîné par les flots.
Des ouvriers dépêchés sur les lieux ont commencé à démolir les glissières. Leur objectif était de laisser passer les millions de mètres cubes d’eaux boueuses qui se déversaient dans un avaloir nettoyé à la dernière minute. Bémol. Ces mêmes eaux ont inondé les terrains agricoles jouxtant la route.
La malheureuse boucle n'a pas encore été bouclée. Le puits d'un agriculteur a été détruit par la trop forte pression des eaux émanant de la conduite. Elle dégageait également des débris, déchets et autres matières solides qui n'avaient pas lieu d'y être.
Le cauchemar des automobilistes ne s'est pas arrêté là. L'autoroute Alger-Blida était impraticable. En termes de fluidité particulièrement.
Les eaux provenant des talus ont stoppé net la circulation et créé un embouteillage qu'Alger n'a peut-être pas connu depuis 10 ans. Sur l'axe Birtouta-Blida, les voitures roulaient à une allure d'escargot. On peut dire que les réservoirs de carburant, même pleins, se sont vidés.
Des dizaines de maisons inondées à Kheraïcia
Direction Kheraïcia. Des échos mentionnaient le débordement de l'oued éponyme qui longe la localité, plus exactement au lieudit El Kantra.
Effectivement, le cours d'eau est sorti de son lit. Ou plutôt, on l'en a fait sortir. Les habitants de cet ancien hameau disent que cela a été provoqué par des travaux. Explications. Ils affirment que lors des travaux de la voie express, l'oued a été dévié de son trajet.
Les dégâts sont énormes. La mosquée qui se trouve à proximité a été inondée. Son nettoyage durera des semaines. Tout a été sali par la boue, y compris les nombreux ouvrages dont des exemplaires du Coran. Il faut savoir que les eaux, au moment des fortes averses d'hier, ont atteint les deux mètres. Les eaux ont envahi une grande majorité des maisons de Kheraïcia, emportant quelques mobiliers et détruisant partiellement quelques murs d'enceinte.
Ouled Fayet et Cheraga dans la boue
A quelques mètres du nouveau pont de Chéraga, les eaux ont fait des dégâts de la même importance que ceux survenus à Kheraïcia.
Les unités agricoles se trouvant à côté ont été envahies par des milliers de mètres cubes d'eau. Les avaloirs étaient bouchés, d'autres n'ont pas un diamètre conséquent pour laisser les eaux se déverser. Les agents de la Protection civile, présents en nombre sur les lieux, étaient visiblement dépassés par les événements.
L'oued qui sépare la commune de Ouled Fayet de Dely Brahim est également sorti de son lit, provoquant la paralysie de la circulation. Des centaines de travailleurs n'ont pu rejoindre leurs lieux de travail, ni les enfants leurs écoles. Construite pratiquement sur les berges du lit, la cité populaire appelée «El Oued» est pratiquement couverte de boue et de gravats.
La journée d'hier était synonyme de pénibilité, et pour les automobilistes, et pour les piétons. Afin d'éviter un scénario similaire, l'entreprise Asrout et les services de la voierie des communes doivent mobiliser davantage de moyens pour, au moins, éviter la paralysie.
M. B.
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