APS Vendredi 7 janvier 2005
Scènes de saccage et importants dégâts dans plusieurs villes de l’Est du pays
Plusieurs édifices d'intérêt public ont été saccagés par des jeunes dans la nuit de jeudi à vendredi, dans plusieurs villes de l'est du pays, en signe de protestation contre la cherté de la vie.
Scandant des slogans "contre les augmentations des prix des denrées et le chômage", les manifestants s’en sont surtout pris aux sièges d’institutions publiques, à l’exemple des sièges communaux, banques et bureaux de poste après avoir bloqué de nombreux accès à l’aide de pneumatiques en feu.
A Ras El Oued, deuxième ville de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, où les premiers signes de protestation avaient été constatés dès jeudi, l'agitation s'est poursuivie vendredi matin par l'occupation des artères principales où l'on a constaté que des édifices publics ont gravement endommagés pour certains, comme la Sonelgaz, les sièges de l'APC et de la daïra, la direction des impôts, les locaux de la CNEP et des Postes et télécommunications (ACTEL), et plusieurs établissements solaires.
Au chef-lieu de la wilaya, des jeunes du quartier populaire d'El Djebbes ont tenté vers 20 heures de s'attaquer par des jets de pierres au siège de la sûreté de wilaya avant d’être repoussé par les services d'ordre. Ces jeunes, après avoir brûlé quelques pneus dans la rue menant à la cite des "1.008 logements" ont pris pour cible les sièges de la banque Société Générale, de la CNEP d’un opérateur privé de téléphonie mobile, implantés à la lisière du quartier El Djebbes.
A M’sila, les manifestants ont investi dans la nuit les rues de la ville, s'adonnant à des actes de pillage, selon des témoignages recueillis, auprès de nombreux citoyens qui ont exprimé leur "écoeurement" face à de telles scènes. Les quartiers "Ichbilia", Boukhmissa, "270 logements", Mouilha, "500 logements", Guerfala et La Rocade ont été également le théâtre de cette subite protestation. La bibliothèque communale a été complètement saccagée et ses équipements volés, ainsi que le bureau de poste d’Ichbilia, une station-service à la sortie Est de la ville, le siège de la BEA où des micro-ordinateurs ont été emportés, le Musée du Moudjahid, le siège de l’inspection du travail, la subdivision de la DUC, les directions de la planification, des Mines et de la PME.
Dans la ville de Sétif, alors que le siège de l’APC, a été épargné grâce à l’intervention des forces de l’ordre, c'est l’antenne administrative du quartier de Bel-Air qui a été ciblée dans la soirée de jeudi par les jeunes manifestants causant des dégâts importants à cet édifice. Les troubles se sont propagés dans les quartiers périphériques de "El Hidhab", "Tandja", les "500 logements" et la cité Hachemi, donnant lieu à des blocages de chaussées par des pneus brûlés, au saccage du siège d’un opérateur privé de téléphonie mobile et à des échauffourées avec les forces de l’ordre.
Ain Fakroun (Oum El Bouaghi), de violentes manifestations de jeunes ont également eu lieu dans la même nuit, conduisant à d’importants dommages, notamment dans le mobilier urbain (destruction de candélabres d’éclairage public) et au siège d’un opérateur téléphonique.
Dans la wilaya de Mila, en plus de barricades dressées au moyens de pneus brûlés à l’entrée du chef-lieu de wilaya (RN 79, près du quartier Sennaoua), de jeunes manifestants ont bloqué plusieurs routes (RN 5 et 100) à Chelghoum Laïd où des scènes de saccage ont été enregistrées au siège de l’APC, au technicum Kheïra-Zerrouki et au nouveau CEM.
Des scènes analogues ont été observées en fin d’après- midi à Jijel (quartier dit des "40 hectares"), à Souk Ahras où des affrontements avec les forces de l’ordre ont été constatés dans les quartiers Ibn Khaldoun, Mouloud Feraoun, "108 logements" et Laâlaouia, et dans certains quartiers périphériques de la ville de Constantine (Sidi-Mabrouk inférieur, Oued El Had et Ziadia, en plus de la localité de Zighoud-Youcef.
APS