L’Office national des statistiques (ONS) a lancé au mois d’avril dernier une enquête nationale sur les comportements de consommation des ménages algériens pour faciliter la mise en place par les pouvoirs publics d’une politique sociale et économique mieux ciblée, apprend-on de source proche de l’enquête. Cette enquête sur la consommation des ménages, qui s’inscrit dans le nouveau système (Epaca), a été lancée dans le cadre du programme d’appui au management de l’économie (Ameco) réalisé en collaboration avec l’Union européenne.
Cette première opération du genre couvre les différents aspects des conditions de vie des ménages dans le but d’améliorer l’observation de leurs comportements de consommation et fournir aux pouvoirs publics un outil d’évaluation des politiques économiques et sociales, a indiqué à l’APS, le directeur national du programme Ameco, M. Youcef Bazizi.
L’échantillon visé par cette enquête est de 2 500 ménages représentatifs de l’ensemble des ménages algériens et permettra d’obtenir des indicateurs sociaux de conjoncture relatifs à leurs conditions de vie avec une périodicité annuelle. Le questionnaire, qui s’articule autour de plusieurs sections, est structuré en trois parties destinées à recueillir essentiellement des informations sur la consommation des ménages, leur niveau de vie et leurs revenus.
Par ailleurs, cette enquête est complémentaire à la 5e enquête nationale sur les dépenses de consommation des ménages que mène actuellement l’office dans le but de mettre en place une politique sociale de soutien de l’État bien ciblée sur les populations vulnérables.
L’introduction des volets liés à l’appréciation et à la mesure du niveau de vie et des conditions sociales des ménages, “constitue la nouveauté de cette enquête afin de produire des indicateurs qui permettront de distinguer les inégalités dans la société et de bien cerner la politique de soutien et de subvention de l’État”, souligne M. Bazizi. Le système d’enquêtes permanentes sur les ménages, qui repose sur la réalisation d’au moins une enquête par an, “est l’occasion de tester et de valider la mise en place de nouvelles méthodes de production des données statistiques répondant aux standards internationaux’’, a-t-il précise.
En 2011, outre les indicateurs de base présents dans chaque enquête, il est prévu d’insérer un volet concernant les dépenses des ménages dans leur globalité, ainsi que les indicateurs d’opinion des ménages sur la conjoncture économique, afin de combler le déficit d’information sur les dépenses des ménages durant la période séparant les deux grandes enquêtes de consommation, qui se déroule chaque 10 ans. Le projet de système d’enquête est “innovant”, selon M. Bazizi, il permettra de mettre en place “un outil permanent de collecte d’informations permettant de réduire considérablement les délais de mise à disposition des données statistiques tout en assurant une grande qualité de ces derniers”.
Le processus de collecte retenu dans le système Epaca permet de mettre à disposition des données de qualité dans des délais courts. Les premiers résultats d’une enquête doivent être disponibles trois mois après le démarrage de la collecte des données sur le terrain. Pour atteindre cet objectif, l’ONS utilise le système Capi (Computer Assisted Personnel Interviewing), a explique M. Bazizi, qui est également chargé de la réalisation de l’enquête nationale sur les dépenses de consommation des ménages actuellement en cours.
L’application Capi permettra, en plus de la collecte et la saisie des informations, d’effectuer des contrôles des données enregistrées par les enquêteurs. Des messages d’avertissements ou d’erreurs demandant aux enquêteurs de corriger les données déjà saisies permettent d’améliorer la qualité des données saisies au cours de l’interview. Dans une économie en évolution rapide, la structure des dépenses des ménages évolue rapidement, “l’absence de mise à jour rapprochée nuit fortement à la mise en place d’indicateurs statistiques utilisant ces données sur les dépenses”, a relevé le responsable de l’office.
Le programme Ameco, qui a fait l’objet d’une convention de financement de 20 millions d’euros signée en juillet 2006 entre l’Algérie et l’UE, vise à améliorer l’information économique et concerne, outre l’ONS, les ministères des Finances, des Travaux publics et de la Prospection et des Statistiques. Il contribue ainsi à faciliter la prise de décision à moyen terme, en matière de conception et de mise en œuvre des politiques macroéconomiques, sectorielles et régionales, à travers le développement de système de collecte, d’analyse et de modélisation des statistiques afin de rendre l’information économique plus fiable et utilisable par les décideurs.
source: Liberte