Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 2 Fév - 0:07
La mort du loup d'Alfred de Vigny -extrait-
Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes, Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes ! Comment on doit quitter la vie et tous ses maux, C'est vous qui le savez, sublimes animaux ! A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse. - Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur ! Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive, A force de rester studieuse et pensive, Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté. Gémir, pleurer, prier est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 17 Fév - 18:59
Victor HUGO / Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front. Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime. Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime. Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour, Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour. C'est le prophète saint prosterné devant l'arche, C'est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche. Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins. Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains. Car de son vague ennui le néant les enivre, Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre. Inutiles, épars, ils traînent ici-bas Le sombre accablement d'être en ne pensant pas. Ils s'appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule. Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule, Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non, N'a jamais de figure et n'a jamais de nom ; Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère, Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère, Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus, Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus. Ils sont les passants froids sans but, sans noeud, sans âge ; Le bas du genre humain qui s'écroule en nuage ; Ceux qu'on ne connaît pas, ceux qu'on ne compte pas, Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas. L'ombre obscure autour d'eux se prolonge et recule ; Ils n'ont du plein midi qu'un lointain crépuscule, Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit, Ils errent près du bord sinistre de la nuit.
Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière, Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l'on va, Rire de Jupiter sans croire à Jéhova, Regarder sans respect l'astre, la fleur, la femme, Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l'âme, Pour de vains résultats faire de vains efforts, N'attendre rien d'en haut ! ciel ! oublier les morts ! Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères, Fiers, puissants, ou cachés dans d'immondes repaires, Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ; Et j'aimerais mieux être, ô fourmis des cités, Tourbe, foule, hommes faux, coeurs morts, races déchues, Un arbre dans les bois qu'une âme en vos cohues !
Rosa Esthète
Localisation : PAS LOIN D'ICIRéputation : 1 Inscrit le : 05/02/2010
Sujet: Regards Sam 20 Fév - 21:41
Tellement de regards des regards parfois triste,parfois joyeux heureux malheureux nos yeux sont si precieux ils disent beaucoups plus de choses que des paroles oui meme ils permettent de voir ce que nous avons au fond de notre coeur ils montrent le bonheur que nous éprouvons ils versent des larmes de joie et des larmes de douleurs. sans eux je crois que le contact entre humains ne serait plus le meme. parfois ils sont tellement curieux qu'il vont fouiller dans le coeur de ceux qu'on aime pour decouvrir de quoi ils ont besoin.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 24 Fév - 12:13
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage Pierre de Marbeuf(1596-1645) (Recueil de vers, 1628)
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage, Et la mer est amère, et l'amour est amer, L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer, Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage, Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer, Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer, Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau, Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau, Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux, Ton amour qui me brûle est si fort douloureux, Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 8 Mar - 22:39
Clarisse de François-René de Chateaubriand
Oui, je me plais, Clarisse, à la saison tardive, Image de cet âge où le temps m'a conduit ; Du vent à tes foyers j'aime la voix plaintive Durant la longue nuit.
Philomèle a cherché des climats plus propices ; Progné fuit à son tour : sans en être attristé, Des beaux jours près de toi retrouvant les délices, Ton vieux cygne est resté.
Viens dans ces champs déserts où la bise murmure Admirer le soleil, qui s'éloigne de nous ; Viens goûter de ces bois qui perdent leur parure Le charme triste et doux.
Des feuilles que le vent détache avec ses ailes Voltige dans les airs le défaillant essaim : Ah ! puissé-je en mourant me reposer comme elles Un moment sur ton sein !
Pâle et dernière fleur qui survit à Pomone, La veilleuse en ces prés peint mon sort et ma foi : De mes ans écoulés tu fais fleurir l'automne, Et je veille pour toi.
Ce ruisseau, sous tes pas, cache au sein de la terre Son cours silencieux et ses flots oubliés : Que ma vie inconnue, obscure et solitaire, Ainsi passe à tes pieds !
Aux portes du couchant le ciel se décolore ; Le jour n'éclaire plus notre aimable entretien : Mais est-il un sourire aux lèvres de l'Aurore Plus charmant que le tien ?
L'astre des nuits s'avance en chassant les orages : Clarisse, sois pour moi l'astre calme et vainqueur Qui de mon front troublé dissipe les nuages Et fait rêver mon coeur.
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 14 Mar - 11:41
Apprendre à me connaître
Je ne vous demande pas de m’aimer, Je ne vous demande pas de m’adorer… Je veux juste que vous me compreniez, Que vous ne vous fassiez pas de mauvaises idées… La première fois que vous me rencontrez, Je parle peu, je suis renfermée… Comme une femme froide vous me percevez, Et ce n’est pas cela que je souhaite montrer… Car je suis tout le contraire de cela, J’ai un coeur, mais je suis timide voilà… Ma timidité est une maladie chez moi, Elle fait de moi ce que je ne suis pas… Au fil du temps, vous me découvrirez, Et peut-être votre vision va changer… Ma vraie personne est malheureusement cachée, C’est avec le temps qu’elle pointe le bout de son nez... [Valérie S]
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 14 Mar - 12:24
NEJMA, par Nacéra TOLBA
Le corps de l’honneur et la honte
Hurle l’absurde et affronte
L’oubli, qui s’empare de la Cité
Et enfonce les tours éreintées
La chair du délice s’alourdit
Brise les clichés, l’ordre établi
Lapidée, châtiée, enchaînée,
Gagée, à la vente destinée.
Mots lourds, moisis et suspects
Pervers, « sangsus » et déguisés
Mot pèze rime avec baise
Puent l’insensé, les us de la foutaise
Nejma
Dégueule, vomit le fiel,
Et l’écume amère, rebelle
Égarée, s’accroche à la vie
Refuse le déclin des « Cités-agonies »
Le mâle l’exhibe, l’assassine,
L’opprime et la calcine
Sur le flanc obscur désarticulé
L’Astre pleure le corps mutilé
L’âm’évoque la réminiscence
La grâce et la Quintessence
Surgit, court, plonge à-pic
Arrache le corps aux sadiques
Nejma
Le corps bohème, ivre se promène
Extirpe sa peine et sa haine
Inflige à la Cité sa différence
A la source de la jouvence
L’étoile froissée ose penser,
Rêver, défier et danser.
Se venge, met son corps en poésie
Sautillent, danse et s’extasie
La Lune glisse sur la colline
L’enlace, la voil’en mousseline
Se hissent et s’accrochent au ciel
La nuit étal’ encore son miel
Nejma
La belle romance « alizée »
Déploie son voile fin irisé
Frétille sur le fil’Arabesqu’
Et inspire la valse titanesque
La grâce valse sur l’arc-en-ciel
Les « corps’et’graphies » sensuelles
Voltigent, suintent du corps ardent
Et coulent en rivières de diamant
A ses pieds, le monde ovationne
S’enivre de l’essence qui résonne
Suspendue au souffle de la rosée
Qui retentit sur la rose arrosée
_________________________
Poète et parolière Nacéra Tolba a vécue une partie de sa jeunesse à Constantine. Elle vit actuellement en France où elle a publiée de nombreux poèmes dans plusieurs, revues, anthologies et journaux français et étrangers. Elle a aussi été distinguée et lauréate à plusieurs prix tel que l'Académie de Lutèce, Médaille de Vermeil, Poésiades de Béjaïa, Arcan'Arts Ville de Marseille, Prix Société des Artistes et Poètes Français du Var.
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 16 Mar - 12:11
Allez Les Verts
Il roule le ballon, il roule Et sur les gradins remue la foule Il roule, il m'emporte, il me saoule Et sous son charme moi je m'écroule Et je crie et je hurle et je me défoule Et je chante et je pleure like a fool
Il roule le ballon sous les pieds des braves De nos soldats contre toute entrave Il glisse, il s'envole et il retombe Ralentit puis s'envoie comme une bombe Il se heurte parfois à la barre Mais jamais fatigué il repart
De nouveau et plus fort que jamais Sous les crampons de nos garçons armés Qui s'élancent et s'avancent droit vers la victroire Gravant leurs noms pour toujours dans l'histoire Il roule le ballon, il roooouuule !!! Et sur les gradins fait vibrer la foule
Panssement de jambes,coups de ciseaux, coups de boules C'est le but, il est beau, il est mahboouuul!!! Merci à toi Ziani, à Belhadj à Ghezzal Vous avez sauvé l'honneur et hissé "lahlal"(croissant) Merci à Saifi, Halliche et Mansouri Vous avez rendu l'espoir à l'Algérie
Il roule le ballon, il re-rooouule!!! Et transforme les timides en "Ghouls" Les coups francs,les petits ponts et les dribles Shoot incroyable! Il atteint la cible! C'est un but, il est chbaaab, il est terrible!!! HADEF, YA SALAAAAAM, quel crible ! Merci Djebbour, Yebda,Abdoun, Gaouaoui Le peuple entier vous dira OUI Antar Yahia, Bouguerra "le magique' Vos coups de tête sont vraiment magnifiques Et Matmour, qu'il est fort dans le carré Obstiné contre qui ose contrecarrer
Il roule le ballon, il rooouule! Et sur les gradins fait trembler la foule Et ça joue et ça siffle et ça s'essouffle Penalty! Tout le monde retient son souffle !!! Raté! Le ballon va sur la touche Ah mon Dieu qu'elle était froide la douche Merci à Rahou pour ses belles passes A Lemmouchia qui jamais ne se lasse Merci à Meghni, formidable meneur Merci à tous pour cet immense bonheur Allez les Verts! Allumez la flamme J'écrirai pours vous le meilleur des slams
Il roule dans mon coeur Comme il roule sur le stade S'il marque c'est la ferveur Sinon mon coeur est en rade Il roule et le temps, le temps s'écoule Je suis bien, Je suis mal, j'ai la chair de poule
Mais j'ai confiance en notre Saadane Ah! que dire dites moi du grand Saadane Que dire sinon que "essah rah ban" Que dire du sage, du fin stratège Qu'il a reconquis dignement son siège Et qu'il en faut beaucoup pour qu'on le piège!
Reviens Saadane, reviens avec les Verts Vous avez notre bénédiction et nos prières Sois le bienvenu et même si tu perds Ce ne sera qu'une bataille et pas la guerre De toi et des Verts nous sommes vraiment fiers Car vous avez réuni l'ALGERIE ENTIERE !
Allez l'Algérie, Allez les Verts!!! Faites encore mieux que vos frères d'hier Les Belloumi,Bensaoula,Assad et Madjer Nous vous jetterons des fleurs et plus jamais de pierres.
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 18 Mar - 21:08
Désespérance
on garde le secret de nos larmes on se tait par habitude par lassitude le temps nous pousse on presse le pas on n'en peut plus on est là tellement las on tourne en rond on courbe l'échine la fin semble imminente la solitude nous tutoie sans façon on se sent à l'abandon seul abandonné quelqu'un viendra-t-il à notre secours quelqu'un entendra-t-il nos cris la misère n'a plus de voix la souffrance se replie sur soi…discrétion on ne montre pas sa douleur ni son visage d'affamé ni ses traits tirés ni ses maladies ni ses infamies cela est inconvenant dérange les gens fait du mal à ceux qui n'en ont pas silence ! on rentre dans son coquillage on se sent à l'abri on ne dit mot tout a été dit on enlève son maquillage on se met à nu personne ne viendra personne n'est venu désespérance on se tait on s'est tu à jamais…
Kalima
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 23 Mar - 14:35
A la source des étoiles
Donnez mon pain Aux pauvres gens Donnez mes poèmes aux enfants Aux condamnés Ma liberté Aux amis Mes espérances Donnez mes armes Aux opprimés Donnez ma pitié Aux bourreaux Aux oiseaux Mes rêves fous Aux fleurs Mes larmes pour rosée Donnez donnez Donnez mon nom Donnez mon sang Mon avenir Laissez-moi seulement boire A la source des étoiles.
Ahmed Azeggah (Alger, 1966)
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 24 Mar - 19:13
La beauté
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre, Et mon ...., où chacun s'est meurtri tour à tour, Est fait pour inspirer au poète un amour Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ; J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ; Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes, Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai pour fasciner ces dociles amants, De purs miroirs qui font toutes choses plus belles : Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 24 Mar - 21:31
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 25 Mar - 11:50
La dure épreuve va finir
La dure épreuve va finir : Mon cœur, souris à l’avenir.
Ils sont passés les jours d’alarmes Où j’étais triste jusqu’aux larmes.
Ne suppute plus les instants, Mon âme, encore un peu de temps.
J’ai tu les paroles amères Et banni les sombres chimères.
Mes yeux exilés de la voir De par un douloureux devoir,
Moi, oreille avide d’entendre Les notes d’or de sa voix tendre,
Tout mon être et tout mon amour Acclament le bienheureux jour
Où, seul rêve et seule pensée, Me reviendra la fiancée !
Paul Verlaine
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 27 Mar - 11:47
A TOI !
je suis là à rêver de toi je suis là à penser à toi je suis là à me souvenir de toi et moi je suis là à dire je t'aime quand tu n'es pas là je suis là avec le coeur qui ne bat que pour toi je suis là, je suis là et tu ne me voie pas je suis là avec mon amour pour toi je suis là, ne me cherche pas, ne te perds pas je suis là telle une étoile qui ne brille que pour toi je suis là et je serai là jusqu'à ce que je ne sois rien qu'à toi je t aime et ma vie je ne la donne rien qu'à TOI
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Sam 27 Mar - 20:03
Il grêle aux miroirs un grillon grelotte et rit menu dans l’herbe clandestine l’arbre / potence / au / judas se déhanche un fayard agrippé ressuscite le vent définitif s’ajuste et jappe
(Droguet, “La Malinconia (dispositif),” 21)
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Dim 28 Mar - 12:28
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celui qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas! j'aurai passé près de lui inaperçu, Toujours à ses côtés et pourtant solitaire ; Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour lui, quoique Dieu l'ait fait doux et tendre, il suit son chemin, distrait et sans entendre Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
A l'austère devoir pieusement fidèle, il dira, lisant ces vers tout remplis de lui : " Quel est donc cet homme ? " Et ne comprendra pas
[ Paul Verlaine]
Princesse Esthète
Localisation : NomadeRéputation : 7 Inscrit le : 04/11/2008
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 29 Mar - 15:21
Déjà Vingt Ans
Déjà vingt ans, âge de ma servitude. J’ai aliéné ma vie à une femme Qui ne m’aime pas.
Déjà vingt ans, âge de mes souffrances Pour avoir choisi la violence d’une braise Qui me consume doucement.
Déjà vingt ans, âge de ma pénitence Ou tant de fois j’ai pleuré Sur l’épaule de la solitude.
Déjà vingt ans , âge de ma lassitude De croire qu’un jour tout peu changer Elle, moi, et, nos habitudes.
Déjà vingt ans, âge de mon silence Prenant mon mal en patience Pour un meilleur lendemain.
Déjà vingt ans, âge de mon indifférence A toutes ces algarades, imbues de rancune A le vouloir sans raison.
Déjà vingt ans, âge de ma faiblesse Je n’ai pas su faire de différence Entre la haine et la passion.
Déjà vingt ans, âge de mes espérances De partir loin, sans laisser d’adresse Et revivre seul, ce qui me reste de temps.
Déjà vingt ans , âge de mes plus beaux printemps Qui se sont écroulés à jamais Pour ne plus revenir, cependant
Déjà vingt ans, âge de ma sénescence Qui n’en fini pas de déclamer Le droit d’être aimer, pour autant
[Mohamed EL-OUAHED]
Princesse Esthète
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 29 Mar - 19:57
Ô ma Ville
En cette nuit, dors ô ma Ville Toi, ma nourrice grasse et douillette Mon sang coule en tes grisantes artères Pavées du soleil doré de mon enfance. Quand tendrement à l’aurore naissante Mon cœur de désir frappe à tes fenêtres Ton rire frais lave mes douloureux chagrins Et dans tes caniveaux refoule mes tourments. Je vois tes bras avec fièvre se déployer Pour maints foyers étreindre Et reconduire à la chaleur de ton sein Les âmes apeurées, de solitude éperdues. En cette nuit, veille ô ma Ville Toi, berceau de mes délirantes amours Où, allègrement, j’ai propagé ma descendance Qui a germé ses fruits en ton bitume. Sur tes flancs de verre et de pierre Que lèche avec volupté l’océan amoureux Je balade mon regard attendri Qui loin de toi d’ennui se consume. Et quand féroce m’étouffe la nostalgie Dans l’azur, de désir, je suis les astres Qui nimbent les jardins de mon passé Et me ramènent jusqu’à toi, ma souveraine. En cette nuit, réjouis-toi ô ma Ville Car en mon âge avancé de vieillesse Où j’ai abdiqué devant le royal sablier Avant l’abîme de l’implacable sénescence Je viens me lover dans la splendeur de ton giron Et doucement m’éteindre dans ta fidèle tendresse.
[Nora Atalla]
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement