Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 15 Sep - 11:46
Encore frissonnant... par Jules Supervielle
Encore frissonnant Sous la peau des ténèbres Tous les matins je dois Recomposer un homme Avec tout ce mélange De mes jours précédents Et le peu qui me reste De mes jours à venir. Me voici tout entier, Je vais vers la fenêtre. Lumière de ce jour, Je viens du fond des temps, Respecte avec douceur Mes minutes obscures, Epargne encore un peu Ce que j’ai de nocturne, D’étoilé en dedans Et de prêt à mourir Sous le soleil montant Qui ne sait que grandir.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 15 Sep - 11:54
Parfois, il est necessaire de faire ressortir au jour ces minutes obscure !! sinon on mourra !
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 16 Sep - 11:49
Le désespoir est assis sur un banc de Jacques Prévert
Dans un square sur un banc Il y a un homme qui vous appelle quand on passe Il a des binocles un vieux costumes gris Il fume un petit ninas il est assis Et il vous appelle quand on passe Ou simplement il vous fait signe Il ne faut pas le regarder Il ne faut pas l'écouter Il faut passer Faire comme si on ne le voyais pas Comme si on ne l'entendais pas Il faut passer presser le pas Si vous le regardez Si vous l'écoutez Il vous fait signe et rien ni personne Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui Alors il vous regarde et sourit Et vous souffrez atrocement Et l'homme continue de sourire Et vous souriez du même sourire Exactement Plus vous souriez plus vous souffrez Atrocement Plus vous souffrez plus vous souriez Irrémédiablement Et vous restez là Assis figé Souriant sur le banc Des enfants jouent tout près de vous Des passants passent Tranquillement Des oiseaux s'envolent Quittant un arbre Pour un autre Et vous restez là Sur le banc Et vous savez vous savez Que jamais plus vous ne jouerez Comme ces enfants Vous savez que jamais plus vous ne passerez Tranquillement Comme ces passants Que jamais plus vous ne vous envolerez Quittant un arbre pour un autre Comme ces oiseaux.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 16 Sep - 12:06
Compte sur ta vie. Si, tu verras, ton cœur et ton corps réchauffés Vibreront encore en toi, mon ange déçu. Non, en effet, la vie n'est pas un conte de fée, Mais si ton âme y croit, elle aura le dessus.
Apprends le temps, du matin sois l'ami, Aime aussi le silence, ne crains pas trop la nuit, Poursuis de ton feu ce fauve espoir si blessé, Ta foi, ta raison, n'auront plus qu'à le panser.
Avant de pouvoir enfin le rendre sage, Tu devras patiemment le veiller, le nourrir, Car il préfère, pas si féroce ni sauvage, Se voir apprivoisé plutôt que de mourir.
Se sentir en prison nous aide à mieux rêver, Ouvrir ses ailes sans savoir pour autant voler, Voir que La vie est belle, un peu moins par moment… Qui dit que c'est si beau : magie et firmament ?
Moula Fée
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 16 Sep - 13:29
Il n'y a pas d'amour heureux de Louis Aragon Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force Ni sa faiblesse, ni son coeur. Et quand il croit Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qui 'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots " Ma vie " et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui, pour tes grands yeux, tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux.
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous deux
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Lun 20 Sep - 0:23
Las de l'amer...
Par Stéphane MALLARME
Las de l'amer repos où ma paresse offense Une gloire pour qui jadis j'ai fui l'enfance Adorable des bois de roses sous l'azur Naturel, et plus las sept fois du pacte dur De creuser par veillée une fosse nouvelle Dans le terrain avare et froid de ma cervelle, Fossoyeur sans pitié pour la stérilité, - Que dire à cette Aurore, ô Rêves, visité Par les roses, quand, peur de ses roses livides, Le vaste cimetière unira les trous vides ? - Je veux délaisser l'Art vorace d'un pays Cruel, et, souriant aux reproches vieillis Que me font mes amis, le passé, le génie, Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie, Imiter le Chinois au coeur limpide et fin De qui l'extase pure est de peindre la fin Sur ses tasses de neige à la lune ravie D'une bizarre fleur qui parfume sa vie Transparente, la fleur qu'il a sentie, enfant, Au filigrane bleu de l'âme se greffant. Et, la mort telle avec le seul rêve du sage, Serein, je vais choisir un jeune paysage Que je peindrais encor sur les tasses, distrait. Une ligne d'azur mince et pâle serait Un lac, parmi le ciel de porcelaine nue, Un clair croissant perdu par une blanche nue Trempe sa corne calme en la glace des eaux, Non loin de trois grands cils d'émeraude, roseaux.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mar 19 Oct - 11:05
JACQUES PREVERT / LE PORTRAIT D'UN OISEAU
Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte, Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau, Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin.
Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après, Ne pas se décourager : attendre.
Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage, fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau, Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil, le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été.
Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
Moula Fée
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 21 Oct - 11:34
A la femme aimée - Renée Vivien
Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume, Le ciel mêlait aux ors le cristal et l'airain. Ton corps se devinait, ondoiement incertain, Plus souple que la vague et plus frais que l'écume. Le soir d'été semblait un rêve oriental De rose et de santal.
Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids. Leurs parfums expirants s'échappaient de tes doigts En le souffle pâmé des angoisses suprêmes. De tes clairs vêtements s'exhalaient tour à tour L'agonie et l'amour.
Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes La douceur et l'effroi de ton premier baiser. Sous tes pas, j'entendis les lyres se briser En criant vers le ciel l'ennui fier des poètes Parmi des flots de sons languissamment décrus, Blonde, tu m'apparus.
Et l'esprit assoiffé d'éternel, d'impossible, D'infini, je voulus moduler largement Un hymne de magie et d'émerveillement. Mais la strophe monta bégayante et pénible, Reflet naïf, écho puéril, vol heurté, Vers ta Divinité.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Mer 27 Oct - 0:14
Louis Aragon J'arrive où je suis étranger
Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger Un jour tu passes la frontière D'où viens-tu mais où vas-tu donc Demain qu'importe et qu'importe hier Le coeur change avec le chardon Tout est sans rime ni pardon Passe ton doigt là sur ta tempe Touche l'enfance de tes yeux Mieux vaut laisser basses les lampes La nuit plus longtemps nous va mieux C'est le grand jour qui se fait vieux Les arbres sont beaux en automne Mais l'enfant qu'est-il devenu Je me regarde et je m'étonne De ce voyageur inconnu De son visage et ses pieds nus Peu a peu tu te fais silence Mais pas assez vite pourtant Pour ne sentir ta dissemblance Et sur le toi-même d'antan Tomber la poussière du temps C'est long vieillir au bout du compte Le sable en fuit entre nos doigts C'est comme une eau froide qui monte C'est comme une honte qui croît Un cuir à crier qu'on corroie C'est long d'être un homme une chose C'est long de renoncer à tout Et sens-tu les métamorphoses Qui se font au-dedans de nous Lentement plier nos genoux O mer amère ô mer profonde Quelle est l'heure de tes marées Combien faut-il d'années-secondes A l'homme pour l'homme abjurer Pourquoi pourquoi ces simagrées Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 18 Nov - 14:33
Federico Garcia Lorca - extrait de Romancero gitan
Onde, où t'en vas-tu ?
Je m'écoule en riant jusqu'au bord de la mer
Mer, où t'en vas-tu ?
Remontant le cours d'eau je cherche la fontaine où me reposer.
Que fais-tu, toi, peuplier ?
Je ne veux rien te dire, Je ne puis que trembler !
Où lancer mes désirs par le fleuve et la mer ?
Federico Garcia Lorca
Moula Fée
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 26 Nov - 16:10
Le Foudroyé
Je suis tombé des cieux ardents de ma pensée, Et je gis, faible et nu, sous la haine glacée Du seuil où se brisa l’orgueil des chars de feu, Comme, en l’horreur qui le protège, Gît le cadavre foudroyé du sacrilège Qu’ont jeté dans la nuit les vengeurs de leur Dieu.
J’ai voulu m’évader de moi-même, et connaître La réalité pure et l’essence de l’être; Et, partout, mon espoir obstiné s’est heurté Aux formes mêmes de mon songe, Me renvoyant, en perspectives de mensonge, Mon spectre à l’infini par elles reflété.
L’illusion sensible en ses mailles m’enserre; Je n’en ai pas rompu le réseau nécessaire, Je n’ai pu rejeter, comme un triste linceul, Sa trame subtile et tenace, Qui, sur ma conscience, épaissît la menace D’un monde aveugle où l’Homme à l’Homme apparaît seul.
Je suis vaincu: j’ai vu, de ténèbres chargée, Se fermer sur mon front la nue interrogée; Et l’Esprit, qui se lève en moi, fut impuissant À dissiper l’ombre qui monte, En tourbillons de vie instinctive et de honte, De l’autel de mon coeur toujours rouge de sang.
Et là-bas, la terreur des arches défendues Garde, sous la Nuit sainte aux ailes étendues, Plus loin que mon rêve et plus haut que ma raison, Aux confins sacrés du problème, Malgré tout l’inconnu que je sens en moi-même, Le secret interdit du suprême horizon.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 26 Nov - 22:56
Très beau poème, très fort, je ne le connaissais pas, merci Moula
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Sujet: Les mains d'Elsa de LOUIS Aragon Jeu 2 Déc - 22:30
Salut toute l'équipe, voici un poème magnifique
Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège De paume et de peur de hâte et d'émoi Lorsque je les prends comme une eau de neige Qui fond de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse Ce qui me bouleverse et qui m'envahit Sauras-tu jamais ce qui me transperce Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage Ce parler muet de sens animaux Sans bouche et sans yeux miroir sans image Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent D'une proie entre eux un instant tenue Sauras-tu jamais ce que leur silence Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s'y forme S'y taise le monde au moins un moment Donne-moi tes mains que mon âme y dorme Que mon âme y dorme éternellement.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 2 Déc - 22:39
Magnifique effectivement ! Merci Fialyne. Il y a aussi un beau poème sur les mains de Nizzar Qabani. Les poèmes sont des fleurs qui agrémentent le jardin des coeurs.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Jeu 2 Déc - 23:20
Oui j'aime aussi Nizzar QABANI d'où les textes chantés par kadem esahir et Magda Erroumi que j'écoute souvent
Dernière édition par Fialyne le Jeu 2 Déc - 23:45, édité 1 fois
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 3 Déc - 0:04
Merci pour le lien, j'ai jeté un oeil et je suis revenue te remercier de me permettre de le relire. I l faut dire que la poésie Arabe est très belle.Fort heureusement et grâce aux échanges via internet, le monde non arabe s'intéresse et veut connaitre. J'ai essayé personnellement de présenter la chanson kalimet dont le texte est de Kebbani que j'ai traduit en Français, la chanson de oum kelthoum aussi, anta 3omri , un texte que j'ai essayé de poétiser quoique la beauté de la langue arabe reste inégale en poésie.
Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 3 Déc - 0:09
De rien, le plaisir étant de t'avoir comme lectrice. Tu devrais nous proposer tes traductions, ces deux textes sont très beaux, même si l'interprétation de Majda Roumi et de Kaoukeb el Shark, leur servent de bel écrin. La poésie arabe, comme toute la culture arabe, a besoin d'ambassadeurs tels que toi pour mieux se faire connaitre.
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 3 Déc - 0:46
Pardon, j'ai un souci de connexion.J'ai là sous la main ma traduction de ANTA 3OMRI DE OUM KALTHOUM :
C’est toi ma vie Dans la lumière de tes yeux s’est défilé mon passé et j’ai regretté toute ma vie perdue dans les peines et les douleurs, des douleurs que nul ne peut ressentir l’ampleur
Et comment, comment croire que ce temps là fut mon temps, que ce temps là fut ma vie ? Car aujourd’hui c’est dans la lumière de tes yeux que commence mon bonheur, dans cette profondeur que je sais ô combien j’ai perdu d’années de ma vie avant que tu ne me viennes mon amour,
ô combien j’ai perdu de temps dans les ténèbres, le cœur noyé dans l’amertume et la mélancolie et le voici plongé dans la joie, la joie immense d’être à toi, une joie jamais vécue qu’ au fond de tes yeux dans cette lueur.
Et ce n’est que maintenant que je commence à aimer, Oui j’aime, j’aime et je pleure le temps qui s’enfuira emportant toutes les joies que je couvais pour toi au fond de mon coeur Tout l’amour de ma vie est dans ta lumière. Je suis une étincelle au fond de tes yeux, ta lumière, ô toi ma vie, toi mon cœur, toi si précieux, plus cher que ma vie. Dis-moi, dis-moi pourquoi les rencontres se font-elles à l’automne d’une vie ? Pourquoi t’aimer au crépuscule d’une vie, d’un temps qui fuit et que rien ne peut arrêter ? Tout ce que j’avais connu n’était qu’une multitude de ratures d’une vie vaine, sur une page froissée, du livre d’un destin perdu.
Et pourtant tu es là et c’est toi ma vie, c’est toi mon amour et dans tes yeux s’abrite la lumière où commencent mon matin, commence mon jour, commence ma nuit et tout l’amour et danse la magie d’un nous que mon cœur te réservait depuis si longtemps Goûte, goûte à l’amour, goûte goutte à goutte jusqu’à la lie
Adapté de la chanson anta 3omri de Oum Kalthoum
Fialyne Le 24/03/2008
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Sujet: Re: Un poème car à tout il faut un commencement Ven 3 Déc - 1:03
Kalimet Il me murmure quand il me fait danser Des mots, qui ne sont pas comme tous les mots Il me prend d'au-dessous de mes bras Il me plante dans un des nuages Et la pluie noire dans mes yeux Avec lui, il me prend...il me prend Pour une soirée de bal rose Et moi comme une petite fille dans sa main Comme une plume prise dans les airs Il m'apporte sept lunes Et un bouquet de chansons Il m'offre un soleil... Il m'offre Un été.... Et un escadron d'hirondelles Il m'informe que je suis son chef d'œuvre Et que je vaux des milliers d'étoiles Et que je suis un trésor .... Et que je suis Le plus beau tableau qu'il ait vu Il raconte des choses qui m'étourdissent Qui me font oublier le bal et les pas Des mots qui bouleversent mon histoire Qui me rendent une femme instantanément Il me construit un palais de mirages Que je n'habite que quelques instants Et je reviens..... je reviens à ma table Rien avec moi .....Sauf des mots.